Le vent des renouvelables souffle sur les groupes énergétiques

Même si cette activité reste souvent symbolique, permettant au passage de se doter d'une image "environnementale", les grands groupes énergétiques français ont quasiment tous une division "énergies renouvelables". Ils sont conscients de la nécessité de se diversifier et de s'ouvrir à ces énergies en plein boom, comme complément à leurs activités de base. EDF a pris sa place comme acteur des énergies renouvelables à travers sa filiale EDF énergies nouvelles: éolien, hydraulique, biomasse, solaire, et récemment biocarburants.

Cette société, dont l'éolien représente 80% de la capacité installée, a enregistré un bond de 32% de son bénéfice net en 2006, pour un chiffre d'affaires de 334,8 millions d'euros. Un grain de sable cependant par rapport aux 58,9 milliards d'euros de ventes d'EDF en 2006. "Nous répondons à un besoin de capacités nouvelles dans une problématique environnementale", explique son directeur général David Corchia. Le groupe pétrolier Total se développe, lui, dans l'éolien, les biocarburants, et le photovoltaïque, notamment à travers une coentreprise avec EDF, Tenesol. Il travaille aussi sur deux projets d'énergie marine.

Quant à Gaz de France (GDF), il est entré en 2006 dans l'éolien, avec la création de Maïa Eolis, coentreprise avec l'exploitant de parcs éoliens Maïa Sonnier. Il dispose déjà de 50 mégawatts (MW) en fonctionnement, avec un objectif de 1.000 MW à moyen terme. "C'est une décision stratégique du groupe tout à fait fondamentale. Les énergies renouvelables font partie de notre avenir", a estimé mardi le PDG de Gaz de France Jean-François Cirelli. Le groupe nucléaire Areva a également manifesté sa volonté de se diversifier dans "les technologies de production sans CO2", qui seront "essentielles dans les années à venir", selon les propos de sa présidente du directoire Anne Lauvergeon. Areva a créé en octobre dernier une branche dédiée à ces énergies, qui fabrique notamment des centrales biomasse.

Le groupe a également lancé début février une offre sur le fabricant allemand d'éoliennes REpower, dont il détenait déjà plus de 29%. Depuis, REPower fait l'objet d'une vraie bataille entre Areva et l'indien Suzlon Energy. Le ministre de l'Economie Thierry Breton, a affirmé aux Echos lundi que les prix "très importants" dans l'éolien illustraient le risque d'une "bulle spéculative sur les énergies renouvelables". En témoigne l'envolée de l'action EDF Energies Nouvelles, qui a pris près de 50% depuis son introduction en Bourse en novembre. "Il y a un risque de surchauffe, aussi bien chez les fabricants qu'au niveau financier. Sur le plan industriel, cela va retomber. Par contre, au point de vue boursier, le risque est réel", estime Colette Lewiner, directrice énergie du cabinet Capgemini.

Même si elles sont extrêmement bien valorisées et se paient très cher, les groupes estiment cependant que les énergies renouvelables restent --même à 20% de la consommation-- un complément, qui ne vient pas concurrencer les énergies de base (pétrole, charbon, gaz, nucléaire). Elles ne pourront jamais satisfaire qu'une petite partie des besoins en énergie, a ainsi estimé le directeur général de Total, Christophe de Margerie, affirmant qu'elles "sont essentielles, mais on sait bien que ce n'est pas suffisant".

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