"La première Huile de Provence sortira aux alentours du 7 ou 8 novembre 2007" après un début de récolte vers le 2 novembre, précise à l'AFP M. Nasles, qui avait engagé voilà huit ans les procédures pour la reconnaissance de cette appellation régionale. La nouvelle AOC devient la huitième pour une huile d'olive en France. D'autres AOC locales existaient déjà dans le Sud-Est pour l'huile d'olive d'Aix-en-Provence, des Baux-de-Provence, de Haute-Provence, de Nice, de Nyons, de Nîmes et de Corse. "L'AOC est un signe d'identification, c'est l'émanation d'une histoire", ajoute M. Nasles, "notre priorité est d'exister sur le marché français".
La France produit seulement 4,5% de sa consommation d'huile d'olive, qui représente environ 100.000 tonnes par an, en raison principalement de la position géographique septentrionale de ses oliviers. Le prix de revient est de 9 à 10 euros le litre contre 2,5 à 3 euros en Espagne, selon M. Nasles. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur représente environ 65% de la production française et produit entre 2.500 à 3.000 tonnes par an en moyenne. A terme, la production d'AOC Provence devrait représenter jusqu'à 5 ou 600 tonnes d'huile.
La nouvelle appellation avait été reconnue le 26 octobre 2006 par le Comité national des produits agro-alimentaires de l'Institut national de l'origine et de la qualité. Selon le décret du 14 mars du ministère de l'Agriculture publié samedi au JO, "l'+Huile d'olive de Provence+ est caractérisée par un nez peu intense avec des odeurs de fruits rouges, herbacées et d'artichaut cru pouvant être associées à l'orgeat et la cannelle". "En bouche, le fruité est intense et caractérisé par l'herbacé, l'artichaut cru, pouvant être complété par des arômes de banane, de noisettes, d'amandes fraîches et de feuilles de tomates", poursuit le décret , "en fin de bouche, le piquant peut être présent".
L'AOC peut également être suivie de la mention "olives maturées" et se distingue alors par "un nez intense, marqué par des odeurs de sous-bois, de fumé ou d'artichaut violet cuit, pouvant être associées au chocolat ou aux fruits mûrs", avec une bouche "ample et pleine" et un fruité "intense, caractérisé par le pain grillé, l'olive noire, le sous-bois et l'artichaut violet cuit". Le décret énumère les 464 communes concernées réparties sur sept départements (Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Drôme, Gard, Vaucluse et Var).
Il fixe également les conditions de production et désigne les principales variétés d'olives intéressées (l'Aglandau, la Salonenque, la Verdale, le Cayon, le Bouteillan, le Brun, les Ribiers, les Cayets, la Belgentiéroise). Egalement producteur de vin, M. Nasles espère que les viticulteurs de Provence parviendront aussi de leur côté à se mettre d'accord pour obtenir une AOC régionale.