Le procureur n'a requis aucune peine contre ces quatre personnes, qui comparaissaient en citation directe, alors que l'avocate des prévenus, Me Marie-Christine Etelin, a demandé la relaxe de ses clients. Ces quatre "glaneurs", deux conseillers municipaux toulousains, François Simon (ex-PS) et Pierre Labeyrie (Verts), Philippe Bedel, maire de Bax (Haute-Garonne), ayant pris un arrêté anti-OGM dans sa commune, et Christopher Reeve (Confédération paysanne) avaient déposé plainte en octobre 2005 contre la société semencière Pioneer pour "mise en danger de la vie et du bien d'autrui". Ils reprochaient à cette société de ne pas avoir correctement nettoyé une parcelle d'OGM, où avaient été récupérés des épis de maïs transgéniques, des débris et une quantité importante de graines, propices selon eux à la contamination d'autres parcelles. Pioneer, qui affirme que tous ses essais avaient été "menés en conformité avec la législation en vigueur", avait porté plainte à son tour contre les 4 glaneurs, les accusant d'avoir pénétré sans autorisation sur sa parcelle de Menville (Haute-Garonne) et d'avoir procédé à la soustraction frauduleuse de produits de récolte protégés par les règles de la propriété industrielle.
L'avocat de la société, Me Jean de Cesseau, a stigmatisé "l'outrecuidance" des quatre glaneurs pour avoir porté plainte et a rappelé les préjudices successifs subis par Pioneer en raison des activistes anti-OGM. Qualifiant de "ridicule" la poursuite engagée par Pioneer, Me Etelin a pour sa part affirmé qu'il n'y avait eu ni vol, ni recel, mais tout simplement "glanage, c'est-à-dire récupération de la chose abandonnée par son propriétaire, ce qui est autorisé". Deux autres procès, impliquant 41 "faucheurs volontaires", ont été renvoyés par le tribunal au 2 octobre en raison de la présence parmi les prévenus d'un candidat à l'élection présidentielle, l'altermondialiste José Bové.