Les Polonais vont voir ailleurs

Dans la ferme que Jürgen Jakobs dirige avec son frère dans la région de Beelitz, en Brandebourg, Land de l'ex-RDA, tout est prêt pour accueillir comme chaque année les 300 employés saisonniers à partir du week-end prochain. Mais cette année, le recrutement est difficile pour un travail qui peut seulement être effectué à la main. "Beaucoup de saisonniers ont annulé car ils ont trouvé une offre plus attrayante à l'étranger", explique M. Jakobs. Avec quatre à six euros de l'heure, le producteur d'asperges allemand ne peut pas rivaliser avec ses voisins européens. Les salaires allemands restent peu élevés en comparaison avec la Scandinavie, la Grande-Bretagne ou le Benelux. En outre, remarque Harald Büge, responsable de l'Agence pour l'emploi à Nienburg (Basse-Saxe), ces activités sont partiellement déclarées à la sécurité sociale polonaise, ce qui entraîne des charges sociales et contribue à réduire les salaires.

"Dans certains pays européens, il n'y a pas encore de réglementation correspondante, ou alors, elle n'est pas vraiment pratiquée", explique Harald Büge. Dans la région de Nienburg, près d'un cinquième des saisonniers étrangers n'avaient pas répondu à l'appel déjà en 2006. C'est pourquoi, les exploitants "ont eu cette fois des contacts intensifs avec les travailleurs polonais pour s'assurer qu'ils soient effectivement là pour le début de la saison", observe ce dirigeant local de l'Agence pour l'emploi. La proportion des travailleurs saisonniers allemands recrutés par l'Agence fédérale pour l'emploi qui ont choisi cette année de refaire ce travail, est encore plus basse, soit un tiers de ceux de l'an dernier. Peu d'Allemands sont disposés aux tâches de saisonniers.

"La motivation manque", souligne Anke Friedrich, responsable de la politique sociale à la Fédération agricole allemande. Beaucoup redoutent le travail pénible dans les champs ou n'en ont simplement pas la capacité physique, selon Daniela Rangnick, recruteuse dans la petite ville de Basse-Saxe d'Uelzen. Il devient donc difficile de compenser le manque de saisonniers par un recrutement d'Allemands, alors que la réglementation allemande prévoit un minimum de 20% de ces travailleurs nationaux, seuil qui peut tomber à 10% en cas d'urgence. Si le nombre de permis de travail délivrés par l'Agence pour l'emploi pour les saisonniers étrangers (toutes catégories confondues) est plus élevé que l'année passée --environ 100.000 à la fin mars--, les effectifs réels pourraient bien être plus faibles à la fin des récoltes. En effet, les étrangers venus dans l'urgence en Allemagne en réponse aux offres sont courtisés à l'étranger et peuvent décider d'un jour à l'autre de faire leurs valises et de partir. Pas seulement vers la Grande-Bretagne ou d'autres pays de l'Union européenne où les Polonais peuvent librement circuler et s'établir, mais aussi vers la France.

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