La météo pourrait accroître le risque fusariose

Les stades de la culture du blé sont en avance de 15 à 20 jours sur l’ensemble de la France. L’épiaison est en cours de réalisation au sud de la Loire et devrait se poursuivre dans le nord de la France entre le 10 et 20 mai. Pour les parcelles épiées depuis quelques jours, ces dates devraient coïncider avec un début de dégradation du temps tant attendue pour la majorité des agriculteurs mais qui pourrait bien augmenter la pression maladie du coté de la fusariose si la floraison est en cours.

En effet une succession de perturbations devrait venir de l’Atlantique durant quelques jours faisant ainsi place à l’anticyclone qui était situé sur le nord de l’Europe. Il semblerait par la suite que l’anticyclone des Açores reprendrait du service, protégeant ainsi la partie sud-ouest de la France des précipitations. Si la température prévue pour le mois de mai risque d’être légèrement supérieure à la normale surtout dans l’ouest de la France. La fusariose prédominante avec ce type de temps sera fusarium roseum. Nous pouvons donc nous retrouver avec un risque de production de mycotoxines dans les situations agronomiques à risque (date de semis, précèdent mais, travail du sol, variété).

Comment estimer le risque de contamination ?

  • La source d’inoculum

La source d’inoculum primaire de la fusariose des épis est constituée par les résidus de cultures. Le précédent le plus favorable à cette source d’inoculum est le maïs. Les périthèces se développent sur ceux-ci et sont aptes à disséminer les ascospores juste avant l’épiaison sur les feuilles. La dissémination a lieu grâce aux vents sur quelques mètres L’expression de la maladie sur l’épi sera liée à de nombreux facteurs climatiques.

  • Estimation de la phase de contamination

Les épis sont très sensibles à la phase de contamination durant tout le stade de la floraison. Durant cette période, les ascospores peuvent contaminer les épis si pendant deux jours consécutifs la température est supérieure à 17°C, qu’il pleut plus de 2mm par jour et avec une humidité saturante d’au moins 16 heures (HR % > 80).

  • Estimation de la souche de fusariose

Pour cette année, le risque fusariose roseum a de grandes chances d’être plus important que celui de fusariose nivale. En effet, Michrodocium nivale préfère les températures inférieures à 18°C. En moyenne, on peut établir que les années à tendance orageuse privilégient Fusarium roseum (chaleur et humidité) et que les années à tendance dépressionnaire d’ouest privilégient Michrodochium nivale (succession de plusieurs jours de pluie avec température fraîche).


Taches ovales sur les glumes (Michrodochium nivale) (© Arvalis Institut du végétal )
  • Estimation du risque de mycotoxines

Des essais ont permis de mettre en évidences plusieurs facteurs de risque susceptibles de provoquer une augmentation de la teneur en Don :

- le climat humide avec température de contamination supérieure à 18 – 20°C favorisant le développement de Fusarium roseum
- le précédent maïs
- le semis direct derrière maïs
- les variétés sensibles (note Ctps inférieure a 5)
- les fongicides détruisant les souches Michrodochium nivale (azoxystrobine, krésoxim-méthyle)

Modélisation Fusariose pour une épiaison du 5 mai - poste météo de Digny (28)
Prévisions météo à 15 jours : pluie et températures supérieures à la normale

On remarque sur cette modélisation que le risque est supérieur pour la Fusarium roseum par rapport à la Michrodochium nivale, mais seule la météo des jours à venir sera déterminante.

Mise en place du traitement

Les fongicides sur ce type de maladies ne sont pas très efficaces : ils ne dépassent pas les 70% d’efficacité dans le meilleur des cas. Il est important de mettre le maximum de chances de son coté pour optimiser le traitement. La date d’application est l’une des principales causes de réussite de l’intervention. Les conditions d’application sont bien sûr à ne pas négliger : hygrométrie supérieure à 70 %, température inférieure à 20°C et volume de bouillie de 150 à 200 l/ha.

Dans les situations à gros risque, il sera possible d’encadrer la floraison en effectuant deux interventions à demi dose.

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