"Ce rapport porte atteinte à la souveraineté de la Côte d'Ivoire", a déclaré à l'AFP Michel Yéoun, vice-président de l'Association nationale des producteurs de café cacao de Côte d'Ivoire (Anaproci), en déniant à l'UE, qui "n'a accordé aucun financement au secteur du cacao", le "droit de critique sur la filière". "Si l'Etat s'en conforte, où se trouve leur problème?", a-t-il martelé, dénonçant "une bureaucratie occidentaliste qui se croit tout permis".
Le rapport européen, publié samedi, préconise la liquidation de la Bourse du Café Cacao (BCC, structure de commercialisation en Côte d'Ivoire) et du Fonds de développement des activités des producteurs de café et cacao (FDPCC) et leur remplacement par des structures interprofessionnelles privées. Ce rapport, commandé par le gouvernement ivoirien, financé par l'UE et rédigé par des consultants européens, demande également la suspension des prélèvements "illégaux" qui financent le Fonds de régulation et de contrôle (FRC) du cacao, chargé de compenser les éventuelles chutes des cours mondiaux. La quasi-totalité des dirigeants de ces structures sont membres de l'Anaproci, dont la gestion est souvent contestée par les petits producteurs.
La campagne de cacao ivoirien 2006/2007 devrait se solder par une production officielle en baisse d'environ un million de tonne, contre 1,4 million en 2005/2006, selon les responsables du secteur. La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, qui lui fournit des revenus très importants mais dont la gestion est réputée très opaque. Le café et le cacao représentent 40% des recettes des exportations de Côte d'Ivoire et 20% de son PIB selon le FMI. L'Union européenne demeure la principale destination du cacao ivoirien avec 61% des exportations.
