Interrogée lors d'une conférence de presse sur l'éventualité d'un veto de la France envisagé mardi par le président Nicolas Sarkozy, Mme Lagarde a affirmé que celui-ci "a été clair" quand il a souligné "le rôle stratégique de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire pour la France". "Ce n'est que dans le cadre du multilatéralisme et sur la base de la réciprocité et de l'équilibre entre les différentes chapitres de négociation qu'un accord peut être envisageable" à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), a-t-elle indiqué. "Tous les outils de la palette sont disponibles et pourront être utilisés" pour arriver à un accord", a-t-elle encore affirmé, ajoutant que "c'est à la lumière des propositions qui seront faites qu'on pourra apprécier". La ministre a rencontré à Lisbonne son homologue portugais Jaime Silva pour des entretiens qui ont porté notamment sur le "bilan de santé" de la politique agricole commune, l'organisation du marché du vin et le marché des fruits et légumes, dans la perspective de la présidence portugaise de l'Union européenne du 1er juillet au 31 décembre prochain. Les deux ministres ont souligné la "large communauté de vues" des deux pays sur ces trois dossiers.
Mardi dernier M. Sarkozy avait affirmé que "la France mettrait son veto" dans les négociations commerciales de l'OMC si les intérêts agricoles français étaient menacés. "S'il y a des efforts à faire, que tout le monde les fasse. Pour l'instant je ne vois pas les efforts que sont disposés à faire les Etats-Unis", a dit M. Sarkozy, en citant également l'Inde et le Brésil. Le président français a précisé qu'il n'était "pas disposé à échanger l'agriculture contre les services dans le cadre des négociations de l'OMC" et qu'il était "déterminé à défendre l'agriculture comme un élément de la puissance économique" de la France. Les négociations engagées en 2001 à Doha au Qatar, relancées mi-mai après dix mois de blocage, achoppent principalement sur le problème agricole.