Les producteurs français, réunis en assemblée générale, craignent que le Conseil européen des ministres de l'Agriculture ne décide la semaine prochaine à Bruxelles l'abrogation de l'article 51 du règlement de la Politique agricole commune (Pac). Cet article empêche les propriétaires de surfaces cultivées en fruits en légumes de toucher des droits à paiement unique, (DPU, aides communautaires ndlr), sauf dans les pays qui ont adopté la "régionalisation" de ceux-ci comme la Grande-Bretagne et l'Allemagne. "L'article 51 doit être soit maintenu, soit supprimé pour l'ensemble des pays membres concernés", a déclaré Alain Morice, président du Comité économique national agricole des légumes à destination industrielle (Cénaldi).
Dans le cas où cet article serait supprimé, les producteurs français de légumes, qui ne touchent pas de DPU, demandent d'y avoir accès au même titre que des céréaliers qui se mettraient à cultiver des légumes. "L'absence de DPU constituerait une distorsion de concurrence insupportable pour les producteurs historiques de légumes d'industrie.
Cette distorsion pourrait atteindre jusqu'à 20% du chiffre d'affaires", souligne M. Morice. Le secteur des légumes d'industrie se heurte cependant à l'opposition de la FNSEA, principal syndicat agricole français, qui souhaite le statu-quo pour la France. "La FNSEA veut protéger les acquis historiques et la cassette des céréaliers", a déclaré à l'AFP Jean-Marc Créty, directeur du Cénaldi. La filière des légumes pour l'industrie emploie 20.000 personnes dans 32 usines et 5.000 exploitations agricoles qui fournissent 950.000 tonnes de matière première agricole.