"Nous sommes très inquiets de la tournure que prennent les négociations menées par la Commission européenne dans la cadre de l'OMC", déclare le président des JA Philippe Meurs, vendredi dans un communiqué. Pour M. Meurs, "c'est l'agriculture une fois de plus qui fait l'objet d'un grand marchandage, au détriment des agriculteurs européens et des pays en voie de développement. Forts de ces constats, les états membres de l'Union européenne et le commissaire européen chargé de ces négociations devraient s'étonner, s'offusquer, refuser toute discussion sur les autres volets agricoles, dont l'accès au marché". Le directeur général de l'OMC Pascal Lamy a assuré vendredi au sommet du G8 qu'un accord intermédiaire sur les négociations en panne du cycle de Doha était "à portée de main".
"Je ne parle pas d'un accord final sur tous les vingt sujets dont la liste a été agréée lors du lancement de la négociation en 2001 et qui restent indissociablement liés entre eux, mais d'un accord intermédiaire qui ouvrirait la voie à un accord final d'ici 6 à 9 mois", a dit M. Lamy aux dirigeants des huit pays les plus industrialisés réunis à Heiligendamm (nord-est de l'Allemagne). Le président français Nicolas Sarkozy a prévenu vendredi son homologue américain George W. Bush qu'il défendrait avec "vigueur" les intérêts français dans les négociations de l'OMC. "S'agissant des négociations commerciales, j'ai indiqué au président Bush que j'avais l'intention de défendre les intérêts de notre économie et de nos agriculteurs avec la même vigueur qu'il défendait lui-même les intérêts de ses agriculteurs et de ses entreprises", a dit M. Sarkozy. Les pays riches du G8 se sont dits favorables à une relance rapide des négociations de l'OMC sur la libéralisation du commerce mondial, qui butent depuis un an sur la question des subventions agricoles. Il s'agit d'un "sujet éminemment important", en particulier dans l'optique de "garantir des conditions commerciales justes pour les pays en développement", a déclaré la chancelière Angela Merkel, présidente cette année du forum, à l'issue du sommet.
C'est pourquoi un succès des tractations en cours, appelé "cycle de Doha" car elles furent lancées fin 2001 dans la capitale du Qatar, est d'une "très grande importance", a-t-elle ajouté. Dans un communiqué commun, les Huit (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Russie) ont demandé à tous les pays participants d'entreprendre "des efforts considérables" pour faire de Doha un succès. Les négociations, relancées mi-mai après dix mois de blocage, achoppent principalement sur le problème des subventions agricoles des pays riches.