"La tension sur les prix de l'orge est telle qu'il faut s'attendre à des hausses de prix", a indiqué Gérard Laloi, président des Brasseurs de France, jeudi lors d'une conférence de presse. Porté par un été ensoleillé, le marché français de la bière est resté en 2006 quasi-stable, pour une deuxième année consécutive, à 20,2 millions hectolitres, après une baisse presque continuelle de 25% en 25 ans. La consommation des Français, avec 33 litres par an et par habitant, est une des plus faibles en Europe.
Mais cette stabilité est le résultat de deux phénomènes inverses: une progression (+0,6%) en 2006 dans le circuit alimentaire, qui représente 73% du total, alors que la consommation hors domicile, dans les cafés et restaurants, continue sa chute (-3,2%). Un seul secteur, qui ne représente que 15,9% des volumes totaux, est en augmentation dans la grande distribution, celui des spécialités qui réunit les bières allégées, les blanches, les ambrées et les régionales alors que le "coeur de marché" (les bières classiques) est en baisse de 0,6% en volume et de 1,3% en valeur.
La France est le huitième producteur de bière en Europe, avec plus de 16 millions hectolitres, dont 1,6 million exporté. Avec un peu plus de 100.000 emplois, la filière brassicole réalise un chiffre d'affaires global de 12,6 milliards d'euros. L'Association des brasseurs de France regroupe 64 brasseries et représente 99% du marché.