Céréaliers et viticulteurs inquiets

"Heureusement qu'on avait quinze jours, trois semaines d'avance jusqu'à maintenant. Il y a un mois, on pouvait espérer faire une très bonne récolte, là ce devrait être une récolte moyenne", estime la chambre d'agriculture de la Somme. La récolte de blé devrait progresser en France en 2007, celle de l'orge diminuer et le colza enregistrer un nouveau record de production, a estimé mardi le ministère de l'Agriculture. Selon ses premières estimations, la production de blé tendre sera supérieure de 4% par rapport à 2006 (34,7 millions de tonnes) et dépassera la moyenne quinquennale 2002-2006.

"Nous étions sur une saison particulièrement avancée. Si la météo était restée dans les normes saisonnières, la moisson du blé se terminerait. Nous en sommes loin. Pour le colza, les orages ont provoqué une casse importante des épis. Entre 15 à 20% de la récole est laissée dans les parcelles", selon Jean-François Daudin, président de FDSEA (fédération du syndicat d'exploitants agricoles) du Loir-et-Cher. Pour Dominique Pélissié, directeur régional de l'agriculture en Midi-Pyrénées, "les conditions d'humidité ne permettent pas une récolte satisfaisante notamment pour le blé, qui est affecté par une baisse des rendements estimée à 5 quintaux par hectare, alors que le rendement normal est de 60 à 70 quintaux l'hectare". "L'humidité favorise l'apparition des champignons de la pomme de terre, le mildiou et de l'oïdium sur les cultures. On a connu des étés pourris mais cette année, c'est vraiment particulier", se plaint Jean Paul Horrenberger, producteur de légumes et de céréales bio à Durrenentzen (Haut-Rhin). Mais "le point positif est la réalimentation des nappes phréatiques en eau, alors que les ressources étaient extrêmement basses", indique le président de la chambre d'agriculture de l'Isère, Gérard Seigle-Vatte.

Pour les tomates, courgettes, aubergines, melon, dont c'est la pleine saison, "il n'y a pas de problème de production mais un problème de consommation, car l'été a du mal à s'installer. La demande en légumes d'été est plus faible que d'habitude et les producteurs évoquent déjà des problèmes d'écoulement", selon la chambre d'agriculture des Bouches-du-Rhône. Pour sa part, la vendange devrait donner une production légèrement inférieure à 51 millions d'hectolitres de vin, soit une baisse de 6% à 7% par rapport à 2006, a prédit jeudi Viniflhor (office de la viticulture, des fruits, des légumes et de l'horticulture).

En Bordelais, le mauvais temps a "des conséquences catastrophiques, notamment une énorme poussée de mildiou" qui va se traduire par "une perte de récolte de 10 à 80% de la récolte, notamment pour ceux qui travaillent en bio", selon Didier Cousiney, vigneron qui produit du Bordeaux supérieur. En Bourgogne, pour le vignoble de la Côte de Nuits, "les vendanges seront avancées de deux à quatre semaines en raison d'une floraison précoce due à la douceur des mois d'avril et de mai. Ce qui est très rare", fait remaquer Benoît Collardot, vice-président des Jeunes Agriculteurs (JA) de Côte d'Or.

Pas d'inquiétude pour les vendanges en Champagne. "En juin, on a eu l'impression d'avoir un temps de cochon mais les températures étaient en fait de 2,5 degrés au dessus des moyennes d'où une précocité des grains de raisin et des vendanges attendues vers le 20-25 août", selon Dominique Moncomble, directeur technique du Comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC).

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