"Nous allons nous soutenir mutuellement contre de mauvaises propositions de la Commission", indique le ministre au quotidien économique Handelsblatt. "Sur ce point, l'axe Paris-Berlin demeure", ajoute-t-il. La France est contre la disparition du système de "distillation de crise", qui permet de transformer les stocks de vins invendus en alcool de bouche pour l'industrie des spiritueux, l'Allemagne s'oppose de son côté à l'interdiction de la chaptalisation (l'ajout de sucre pour augmenter le taux d'alcool), rappelle le journal.
Un premier tour de table sur la réforme est prévu ce lundi à Bruxelles, lors de la réunion des ministres européens de l'Agriculture. La politique de la Commission est "paradoxale", poursuit le ministre, alors qu'elle "vient de conclure un accord avec les Etats-Unis qui autorise l'importation de vins avec ajout de sucre". L'enjeu de la réforme est de faire évoluer le modèle viticole européen, majoritairement artisanal et trop souvent dépendant de subventions selon Bruxelles, vers un modèle plus industriel et plus compétitif face à la concurrence des vins du Nouveau Monde (Californie, Australie, Chili, Argentine, Afrique du Sud...) qui gagnent des parts de marchés depuis 20 ans.
Les propositions de la Commission devraient être encore longuement débattues, Bruxelles espérant une entrée en vigueur de la réforme pour la campagne 2008/09. Par ailleurs, le ministre allemand s'est déclaré contre toute volonté de réduire le budget de la politique agricole commune avant la date de 2013, conformément à un accord conclu en 2002, position qu'il partage aussi avec la France. Certains pays de l'UE, comme la Grande-Bretagne et la Suède, souhaiteraient voir une partie des 48 milliards d'euros de subventions versés chaque année à l'agriculture réinvestie dans des aides à la recherche pour le secteur. En 2005, les pays de l'UE avait convenu de revoir au plus tard en 2009 le cadre de financement du budget agricole, et éventuellement de le réduire.