La Commission européenne a envoyé, mardi et mercredi, à plusieurs producteurs de bananes "une communication de griefs", première étape formelle d'une procédure d'infraction en droit européen de la concurrence. D'après cette source ayant requis l'anonymat, une demi-douzaine d'entreprises sont soupçonnées d'avoir participé durant environ cinq ans à ce cartel, dont les cinq premiers producteurs mondiaux: les multinationales américaines Chiquita, Del Monte et Dole, l'équatorienne Noboa et l'irlandaise Fyffes.
Il y a deux ans, en juin 2005, la Commission avait reconnu, sans citer aucun nom, avoir mené des inspections surprise chez des distributeurs de bananes en Belgique, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Irlande, afin d'y recueillir des preuves. La Commission soupçonne les différentes sociétés d'avoir, dans les années 90, échangé des données confidentielles relatives aux volumes et aux prix des bananes importées en Europe. Grâce à ces informations, elles ont ensuite pu s'entendre, dans le secret et en toute illégalité, pour fixer des prix artificiellement élevés et se partager les marchés.