"Pendant huit à neuf mois, on ne devrait plus avoir du tout de bananes antillaises sur le port", a déclaré à l'AFP Daniel Deschodt, directeur commercial adjoint du port autonome, qui importe en année pleine environ 300.000 tonnes de bananes de Martinique et 70.000 tonnes de Guadeloupe. "La Martinique représente sur le port 65% du trafic de bananes, le Surinam 15% et la Guadeloupe 14%", selon M. Deschodt. Deux entreprises, employant plus d'une centaine de salariés, traitent les bananes (contrôle qualité, calibrage, reconditionnement) à leur arrivée sur le port.
"Il ne va plus y avoir de bateaux, ni de bananes. Le dernier bateau doit arriver la semaine prochaine", a confirmé à l'AFP Luc Van Holzaet, directeur général de Dunfresh, une société qui traite habituellement 4.000 à 5.000 tonnes de bananes chaque semaine sur le port. "On a toujours d'autres activités, mais elles ne permettront sans doute pas de garder tous les salariés", a ajouté M. Van Holzaet, qui estime à "une centaine" le nombre de salariés concernés par le traitement de la banane dans sa société.
"Nous traitons nos propres bananes, cela représente environ 30.000 tonnes par an qui viennent de la Martinique", a de son côté déclaré Jérôme Dupond, de la société Banalliance, qui emploie à Dunkerque une quinzaine de salariés. "A court terme, ces entreprises vont sûrement faire appel aux pouvoirs publics pour être intégrées dans les aides destinées à la filière", selon M. Deschodt. "Elles vont ensuite devoir essayer de trouver des trafics de substitution, mais il y a 300.000 tonnes à trouver, ça ne va pas être évident", a-t-il conclu.
Après le passage de l'ouragan Dean, la production de bananes, moteur de l'agriculture locale, a été détruite à 100% en Martinique et à 80% en Guadeloupe, selon les planteurs.