Choisir la moutarde, "la classique des classiques"

Avec le seconde déchaumage, on peut combiner un semis de culture intermédiaire. Leur choix doit tenir compte de la simplicité d'implantation et de la rusticité. (© JC)

Pour Pierre Damay, deux éléments sont essentiels dans le choix d'une Cipan : "rusticité et simplicité". Rusticité car la graine doit lever facilement et ne doit pas être trop sensible au stress. Simplicité d'implantation ensuite, car il ne s'agit pas de générer des coûts et du travail supplémentaires trop importants. Pierre Damay conseille par exemple un semis combiné à un déchaumage pour ne pas créer une intervention supplémentaire. La taille de la graine est aussi un critère à prendre en compte dans le choix de la variété à semer. "Moutardes et seigle multicaule sont par exemple des espèces qui peuvent être semés avec un épandeur anti-limace" précise le spécialiste. Toutes les espèces peuvent sinon être semées à la volée. Le coût du semis sera aussi un critère supplémentaire qui guidera le choix, sachant qu'"une culture intermédiaire chétive peut piéger l'azote, il ne faut pas se laisser piéger par le volume" prévient le conseiller. Pour des rotations betteravières, le critère "antinématodes" a également son importance.

Récapitulatif des critères à prendre en compte

- Précédent cultural

- Date des épandages d'engrais

- Date implantation, variété précoce ou tardive, vitesse de croissance

- Rusticité, facilité d'implantation

- Facilité de destruction : sensibilité au gel, au glyphosate

- Coût et conditions du semis

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Précoce ou tardive, ce choix est également à bien mesurer. "La période idéale d'implantation se situant aux alentours de la deuxième quinzaine d'août" explique le conseiller : l'objectif est que la plante ne soit pas trop avancée lorsque les premiers apports d'azote d'hiver se feront. Car c'est à ce moment là que des risques d'excès de nitrates existent et que la "Cipan" est censée jouer son rôle d'absorption. La période d'implantation et la vitesse de croissance sont donc importants selon si l'on procèdera à un épandage d'automne ou plus tardifs. Pour ces derniers, Pierre Damay préconise donc des variétés "tardives" pour éviter que la culture "ne monte trop vite" (moutarde ou seigle notamment).

Détruire le couvert avant fin décembre

Simplicité de destruction enfin. Le critère "gélif" rentre en compte et permettra une destruction naturelle selon la sensibilité de la plante. La moutarde blanche, tout comme l'avoine, sont par exemple des espèces sensibles au gel. Certaines variétés de radis présentent par contre l'inconvénient de geler difficilement. "Le plus important est d'avoir détruit le couvert avant la fin du mois de décembre dernier délai" précise Pierre Damay, et surtout ne pas attendre le printemps. Sinon, la concurrence avec la culture s'installe, l'humidité confère une mauvaise structure au sol, et un risque de déficit en eau ou en azote apparait. Les autres modes de destruction possibles sont la déstruction mécanique ou chimique. Mais pour cette dernière, "l'avoine et le seigle sont sensibles au glyphosate (graminées), alors que les crucifères (moutarde et radis) sont plus difficiles à détruire au glyphosate" précise le conseiller.

Pour le conseiller, parmi toutes les espèces, "la moutarde, tardive ou précoce, est une valeur sûre des cultures intermédiaires", et ne semble pas privilégier les espèces plus "nouvelles".

Exemples de variétés Cipan

Principaux avantages

Principaux inconvénients

Radis fourrager