Depuis les semis de colza, les températures sont sur une grande partie nord du territoire inférieures aux normales de saison. Le développement végétatif des différents semis réalisés à partir du 25 août prend du retard de jour en jour. Deux raisons sont en cause : les déficits thermiques et le déficit hydrique qui a limité la germination des graines dans les ronds de terres argileuses.
L’année dernière, le stade 8 feuilles a été atteint sur la moitié nord de la France autour du 3–8 octobre et nous devrions atteindre le même stade cette année entre le 11 et le 24 octobre, soit 8 à 16 jours de retard par rapport à l’année dernière.
J’ai réalisé avec mon modèle de prévision de stade une simulation pour l’ensemble de la France avec des prévisions de date de stades jusqu'au stade 8 feuilles. Ma simulation pour les cartes qui suivent prend en compte les températures réelles jusqu’au 15 septembre et ensuite les températures normales pour déterminer les dates en prévisionnel. J’ai réalisé une simulation uniquement pour les grandes régions de production. Mon modèle commence ses calculs à partir de la date de levée, j’ai donc pris des dates de levée optimales par ville matérialisée par un triangle rouge.
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Date prévisionnelle pour les stades 5 feuilles et 8 feuilles pour une date de semis optimale
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Date prévisionnelle pour les stades 5 feuilles et 8 feuilles pour une date de semis avancée de 5 jours
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Comme nous le voyons, une avancée de la date de semis de 5 jours permet d’obtenir un stade 8 feuilles autour du 5-10 octobre contre 10 jours plus tard pour une date de semis optimale, dans le cas de températures normales jusqu’à cette date. Dans l’article météo diffusé début août, je prévoyais cette situation et écrivais d’avancer les dates de semis de 5 à 10 jours pour contrer cette situation. Les petits colzas inférieurs à 8 feuilles et peu poussant sont plus sensibles au risque phoma, uniquement pour les variétés sensibles.
Le mois prochain, je referai le point de l’avancée des stades et du taux de maturation des périthèces afin de quantifier le risque phoma pour cette année. Si la météo ne change pas dans le mois qui vient, il y aura certainement un risque non négligeable pour cette maladie dans certaines situations de variétés sensibles. Je diffuserai également des cartes de production de matière verte/m² et d’absorption d’azote au niveau national.