Ils entendent ainsi rappeler que deux procès de militants anti-OGM dont José Bové, poursuivis pour une action menée en 2006 chez le semencier Monsanto à Trèbes (Aude), et deux fauchages de maïs transgénique en juillet 2006 à Saint-Hilaire et à Daux, en Haute-Garonne avaient été reportés le mois dernier. Le second procès aurait dû avoir lieu à Villefranche-de-Lauragais (Haute-Garonne) les 2 et 3 octobre.
"Clairement, le pouvoir politique, par l'intermédiaire du procureur de la République, a reconnu ainsi que les actions de désobéissance publique (des Faucheurs) ont bien une portée politique", a estimé José Bové, qui a pris la parole sur une plate-forme de camion juste avant le début du "procès". Il s'est félicité de ce "moratoire judicaire", avant de rappeler que "les Français attendent le seul moratoire qui vaille, celui sur les OGM". Le procureur de la République de Carcassonne Jean-Paul Dupont avait justifié sa décision par la tenue du Grenelle de l'environnement, susceptible de permettre "d'avoir un autre oeil sur le dossier".
Celui de Toulouse, Paul Michel, avait invoqué "un sous-effectif de magistrats du siège et des difficultés à mobiliser des magistrats pour une affaire qui nécessitera des débats assez longs". "Faute de débat public comme nous le demandions, les tribunaux ont été jusqu'à maintenant les seuls endroits où le débat sur les OGM a pu se tenir. Aujourd'hui, nous entendons débattre sur l'agora", a expliqué José Bové devant quelque 200 militants et sympathisants.
Le "procès" de la place du Capitole sera "mis en délibéré" mardi soir dans une salle de spectacles de Toulouse au cours d'un concert de soutien aux anti-OGM tandis qu'un champ de maïs OGM de la périphérie sera "placé en garde à vue" dans l'après-midi, a expliqué José Bové avant que deux jeunes militants déguisés en magistrats n'ouvrent les débats, appelant un à un les 41 prévenus.
