La Jaillière : un site d’expérimentation sur l’impact des pratiques culturales


Alain Dutertre  : "On travaille des nouvelles
matières actives" (© B.N. Terre-net)
Le site de la Jaillière en Loire-Atlantique est un dispositif de recherche unique en Europe qui permet de caractériser les transferts de minéraux et de produits phytosanitaires dans le sol à l’échelle de la parcelle. Après 15 ans d'expérimentation sur l'impact des techniques culturales sur la qualité des eaux, un certains nombres d'observations ont pu être faites.

42 matières actives étudiées

L'étude des nitrates dans l’eau s’est déroulée en deux phases : une période initiale d’observation et une deuxième phase durant laquelle les pratiques sont modifiées pour voir les possibilités d’amélioration (cf encadré en bas). Les résultats ont montré qu’après modifications des pratiques, la concentration moyenne en nitrate dans l’eau de drainage sur la succession des cultures est passée de 65mg/l à 39mg/l, soit une réduction de 40%. « Nous pensons que le premier facteur, ce sont les couverts [ndlr : d'interculture] et ensuite l’irrigation car on arrive à faire consommer l’azote par la plante » explique Alain Dutertre d’Arvalis. En effet, dans le cas de La Jaillière, l’objectif de l’irrigation n’est pas de produire mais de compenser le déficit hydrique. En conclusion, c’est l’optimisation de la répartition des engrais de ferme sur l’exploitation, l’ajustement des doses d’engrais apportés aux besoins des cultures et la couverture des sols avant et pendant la saison de drainage qui permet de limiter les transferts.

Un lien très fort entre richesse du milieu et entraînement du phosphore

La Jaillière, le dispositif expérimental :

  • milieu représentatif du bocage de l’Ouest : limons sur schistes, excès d'eau en hiver, déficit hydrique en été
  • 11 parcelles expérimentales de plein champ de 0,5 à 1ha. 
  •  dispositif de collecte des eaux de draînage et de ruissellement sur chaque parcelle. 
  • 2 systèmes étudiés : céréalier (colza – blé – pois – blé) et polyculture-élevage (maïs – blé, avec ou sans apports de fumier, avec ou sans labour)
Les transferts de produits phytosanitaires ont aussi été étudiés sur le site expérimental de la Jaillière. Arvalis a suivi la fréquence de détection de 42 matières actives, c’est-à-dire le nombre de fois où la matière active a été retrouvée sur le total des analyses. Les matières actives ont été réparties en quatre classes : transfert nul, faible, moyen et élevé. « Ce sont souvent les produits d’application automne-hiver qui se retrouvent dans les matières actives à transfert élevé par rapport à la moyenne » remarque Alain Dutertre. L’homme a remarqué une évolution des pratiques : « Certaines matières actives à transfert élevé, à fort grammage n’existent plus. Aujourd’hui, on travaille avec des nouvelles matières actives. Il y en a qu’on ne retrouve pas dans les eaux quand on les applique ». Les observations ont mis en lumière le rôle du positionnement du traitement pendant la saison : « C’est la pluie qui provoque les écoulements. Nous avons pu mettre en évidence que plus il y a de décalage entre l’application et les premières pluies et moins le risque de transfert est élevé. »

Les expérimentations ont aussi débuté sur le thème du phosphore : « C’est une activité que nous démarrons sur le plan expérimentation. Nous risquons d’en parler de plus en plus. Il y a un lien très fort entre la richesse du milieu et l’entraînement du phosphore. Plus la parcelle va être riche et plus elle va avoir tendance à libérer dans le milieu » précise Alain Dutertre.

Etude des transferts de nitrates : deux phases

  • 1992-1996 : cultures de maïs et blé conduites de façon classique. Maïs non irrigué, fumier apporté avant maïs, pailles de blé enlevées, pas de cultures piège à nitrate entre blé et maïs, doses d’azote minéral calculées selon la méthode du bilan (en moyenne 36 sur maïs et 175 sur blé)
  • 1997-2004 : modification des pratiques. Maïs irrigué, apport de fumier fractionné, couverts de RGi ou repousses de blé en interculture, doses moyennes d’azote minéral apportées de 63 sur maïs et 144 sur blé.
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