Bernard Pouey, agriculteur "bio" propriétaire de la parcelle d'un demi-hectare, détruite par fauchage et située à 30 km à l'ouest d'Orthez, a expliqué à la presse que son maïs a été contaminé à distance, par pollinisation, dans cette zone où d'importantes surfaces de maïs OGM ont été semées. La parcelle, utilisée dans le cadre d'une expérimentation portant sur la propagation des OGM, en liaison notamment avec l'association Bio-Aquitaine, a été l'objet, selon Bernard Pouey, d'un "sabotage" visant à détruire la production de l'année -et donc la preuve de la contamination.
Mais quelques plants ont résisté sur cette parcelle de pousses rachitiques, située dans un environnement de champs de maïs prospères. Ils ont livré leur ADN au laboratoire Atlangène de Nantes: celui-ci a décelé la présence de 0,14% de grains OGM, apportant la preuve d'une contamination, selon des documents montrés à la presse. Les responsables de cette expérimentation, organisée avec le soutien financier du Conseil régional d'Aquitaine, ont assuré que les cinq parcelles retenues -deux dans le Béarn, trois en Lot-et-Garonne-, ont toutes été l'objet de "sabotages" identiques vraisemblablement par "l'épandage de produits chimiques".
Avec un taux d'OGM à 0,14% résultant de cette contamination, a expliqué Bernard Pouey, sa production ne répond plus au cahier des charges des cultures Bio, et l'organisme certificateur lui a retiré le label, en lui demandant de détruire la parcelle. Le président de la fédération des producteurs Bio d'Aquitaine, Jon Harlouchet, a souligné que l'expérimentation a été effectuée "sous contrôle d'huissier", avec des semences "certifiées Bio".
Selon lui, l'expérience "démontre la réalité de la propagation des OGM", mais aussi, au vu des "sabotages systématiques" qui ont eu lieu, "le fait qu'il existe des gens qui veulent à tout prix éviter que ces résultats soient connus". Six gendarmes se sont rendus sur les lieux de la conférence de presse et ont interrogé le propriétaire de la parcelle.