Mickaël Verdier, agriculteur : « Mes sols sont beaucoup plus porteurs »


Mickaël Verdier (© B.N., Terre-net)

Carte d’identité

  • Exploitation située à Congrier (53) sur deux structures
  • 2 Uth : Mickaël Verdier et sa femme
  • 95 ha de cultures et jachère
  • 120 truies naisseur-engraisseur
Lorsque son père prend sa préretraite en 1997, Mickaël Verdier se retrouve confronté à un choix : « Je voulais réduire les coûts de mécanisation et gagner du temps pour me consacrer à l’élevage. J’avais une surface [de cultures] limitée pour investir : si je voulais conserver un coût d’implantation faible, il fallait que je sous-traite. » La charge de travail liée à l'implantation des cultures pèse sur l'atelier porcin de 120 truies naisseur-engraisseur qu'il gère avec sa femme : « Les répercussions du semis se trainaient sur un mois ». L’agriculteur est également confronté à des contraintes climatiques et temporelles : « Notre impératif, c’est 95ha à ensemencer et dans notre région, nous avons une quinzaine de jours propices en conditions optimales. Il fallait du matériel performant. » Après une étape Cuma, il se tourne vers une Eta et décide d’expérimenter les Tcs.

Trouver le matériel qui convient le mieux

Mickaël Verdier débute les Tcs avec un combiné Cultichaum Amazone : « Je n’ai travaillé qu’avec ça pendant 2 à 3 ans avec le labour en parallèle pour comparer. J’ai constaté que d’une année sur l’autre, le résultat était très satisfaisant et j’ai arrêté le labour. » L’agriculteur teste plusieurs types de matériels avant de trouver la solution idéale : « Je voulais une bonne qualité et une bonne densité de levée pour avoir un bon tallage derrière, donc j’ai essayé plusieurs types d’outils pour avoir du matériel régulier et trouver celui qui convient mieux à mes types de sol. » Aujourd’hui, il utilise des herses sur la moitié de la surface à ensemencer et un matériel type Horsch sur l'autre moitié. 

Pour faciliter et optimiser le travail, il réalise quelques aménagements : « J’ai essayé de rendre les parcelles pratiques à travailler afin que ça ne soit pas pénalisant pour faire le travail. Nous avons tenté d’avoir des parcelles homogènes en qualité de sol pour choisir des cultures adaptées. Là, nous sommes arrivés à une simplification maximum car nous faisons une rotation blé - triticale. Sur certaines parcelles, il y a 10 ans de blé sur blé. » Une fois mis en place, le passage du labour aux Tcs et le sous-traitement à une Eta se révèlent être une solution qui correspond bien aux attentes de l’agriculteur : « C’est l’Eta qui fait le travail. J’assure le ravitaillement des semoirs et je vérifie la qualité du semis. Globalement, j’ai gagné du temps et de l’argent. Ça ne me coûte pas plus cher que si je faisais le travail moi-même et je peux me consacrer à l’élevage. »

Connaître son sol

La quête du matériel idéal

« L’avantage de travailler avec une entreprise, c’est qu’on n’est pas lié à un matériel : on peut choisir le matériel en fonction des conditions climatiques, de l’assolement. »  Avant d'arriver à son système actuel, Mickaël Verdier a testé plusieurs types de matériel pour trouver ce qui convenait le mieux à son système.

Pour en savoir plus :
Techniques culturales simplifiées - Mickaël Verdier, agriculteur : « Je pense avoir trouvé mon système »

Mais le passage aux Tcs nécessite une certaine technicité, comme le souligne  Mickaël Verdier : « La conduite simplifiée, c’est beaucoup plus technique. Le labour lisse beaucoup de problèmes. Il faut s’informer avant de se lancer, voir d’autres personnes ». L'agriculteur souligne l'importance de prendre soin de son sol : « Il faut essayer de connaître son sol et en fonction de celui-ci, opter pour tel ou tel matériel. Il faut éviter de le tasser, de mettre du lisier avec des tonnes trop lourdes ou des pneumatiques pas adaptés. Il faut accepter de ne pas semer quand tout le monde sème car en simplifié, le sol doit être bien ressuyé : il faut bien avoir ça en tête. »

Le salissement des parcelles est un sujet qui revient souvent quand on parle Tcs : « Il faut être plus rigoureux au niveau du suivi des parcelles, notamment pour le salissement, il faut réagir plus vite car les graines restent en surface ou alors faire un déchaumage et des faux semis. C’est pour ça qu’on intervient le plus rapidement possible après récolte pour profiter du peu d’humidité et faire lever les graines » explique Mickaël Verdier. Ce n’est pas pour autant un frein pour l’agriculteur : « Je tolère une flore dans la mesure où ça ne nuit pas au rendement. J’ai du vulpin sur certaines parcelles mais je l’avais déjà en labourant. Je n’ai pas vu d’augmentation de la population. Si je suis vraiment embêté avec le salissement, je referai un labour une année de temps en temps. Mais uniquement si je ne peux pas faire autrement. Le sans labour, c’est une bonne technique mais il ne faut pas être intégriste. »

Une meilleure vie microbienne

Mickaël Verdier dresse un bilan positif de son passage aux Tcs : « C’est une technique durable, cela va faire 7 à 8 ans que je le fais sur certaines parcelles. Je n’ai pas du tout bougé sur le poste désherbage. Je ne voulais pas faire de transfert de charges : que mes économies passent dans le désherbage. Je n’ai pas vu de différence particulière au niveau rendement, risque maladies - à partir du moment, où on fait attention aux critères agronomiques. » L’agriculteur souligne l’impact sur l’environnement : « On stocke du carbone, on améliore la vie microbienne. Mais il faut plus d’années pour que j’en récupère les fruits. Ce qui est flagrant, c’est que mes sols sont beaucoup plus porteurs. »

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