Les agriculteurs divisés sur le Grenelle et les OGM

"Les paysans sont et resteront les premiers écologistes du pays", a affirmé mercredi le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer, se disant satisfait que les agriculteurs n'aient pas été placés sur le banc des accusés lors des débats du Grenelle de l'environnement. "Croyez-vous que c'était facile pour la FNSEA d'aller au Grenelle de l'environnement? A l'évidence, non", a souligné le président du principal syndicat agricole français lors d'une conférence de presse.

La FNSEA a toutefois atteint son but principal: éviter qu'un objectif contraignant de réduction d'utilisation des pesticides soit inséré dans les mesures principales qui seront adoptées lors des deux jours de travaux finaux, les 24 et 25 octobre, ou dans la loi d'orientation et de programmation qui doit être présentée au Parlement au premier semestre 2008. En échange, M. Lemétayer s'est déclaré jeudi dernier prêt à accepter un gel "provisoire" de la commercialisation des semences OGM jusqu'au vote d'une loi, mais uniquement "à condition que le texte prenne effet avant les prochains semis du printemps". Jusque-là, la FNSEA s'était radicalement opposée à cette idée, au point de menacer un temps de se retirer définitivement du Grenelle.

Le président de la FNSEA a reconnu mercredi qu'il avait pris cette décision sans l'aval du bureau de son syndicat, déclenchant ainsi la fureur des influents céréaliers, en particulier des producteurs de maïs, seuls en France à cultiver une variété OGM. Le débat devrait se poursuivre lors du bureau et du conseil d'admnistration de la FNSEA, maintenus jeudi malgré les grèves des transports.

Pour la Confédération paysanne, deuxième syndicat agricole, qui tenait également une conférence de presse, ce "gel" n'est qu'un leurre, les semis de maïs n'ayant lieu qu'à fin avril. Régis Hochart, son porte-parole, a réclamé mercredi un véritable "moratoire". La Confédération Paysanne souhaite que la future loi indique qu'"un produit sans OGM est un produit dans lequel on ne peut pas en détecter (moins de 0,1%) et non un produit dans lequel on en tolère 0,9%, comme c'est actuellement le cas pour l'étiquetage des produits alimentaires".

Le troisième syndicat agricole, la Coordination rurale, revendique de son côté une position qu'il qualifie de "mesurée". Dans une fiche consacrée à la question, la Coordination indique qu'elle "ne s'oppose pas par principe aux OGM s'ils s'avèrent utiles à l'humanité". Mais elle relève qu'"aucune loi ne permet aujourd'hui d'établir les responsabilités en cas de problèmes liés à la dissémination" et qu'"il subsiste des doutes sur l'innocuité des OGM qu'aucun scientifique n'a vraiment levés". Elle réclame donc "l'application du principe de précaution", en soulignant qu'"aucun assureur n'accepte de couvrir ces risques puisqu'ils sont inestimables et inestimés".

A l'issue de débats acharnés sur les OGM pendant les travaux du Grenelle de l'environnement, un consensus est apparu sur le principe d'une nouvelle loi et la création d'une Haute autorité. Ces cultures, du maïs uniquement - le MON810 de l'américain Monsanto - représentent 22.000 hectares sur les 2,8 millions de hectares de maïs cultivés en France, soit 0,75% des surfaces et environ 2.000 agriculteurs, selon leurs syndicats.

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