Dans le cadre des négociations en cours sur des accords de partenariat économique entre l'Union européenne et les ACP, ces 78 économies en développement doivent ouvrir progressivement et à terme leurs marchés aux produits européens, en échange de l'accès libre au marché européen des produits ACP (sauf riz et sucre) dès le 1er janvier 2008.
M. Mandelson a d'abord souligné mardi devant la commission Développement du Parlement européen que les pays ACP auraient "la flexibilité d'exclure les secteurs sensibles" de la libéralisation. Dans les secteurs où il y a une "compétition directe" entre les exportations européennes et les produits ACP, "en particulier les biens agricoles transformés et les produits de subsistance, j'ai dit à mes équipes de ne pas chercher à ouvrir le marché", a assuré le commissaire. "Si exceptionnellement, et dans de nombreuses années, des ACP ouvrent leur marché agricole à des produits où nous utilisons actuellement des subventions à l'exportation, nous sommes engagés à éliminer (ces subventions) immédiatement", a-t-il d'autre part insisté.
Concernant les négociations en cours, il a reconnu que "certaines régions ACP ne seraient peut-être pas prêtes à signer un accord complet ni même intermédiaire d'ici la fin de l'année". La Commission négocie depuis 5 ans avec 6 régions ACP (Caraïbes, Pacifique, Afrique centrale, australe, de l'Est et de l'Ouest) ces accords de partenariat économique qui doivent remplacer le régime de préférences commerciales accordé par les Européens à leurs anciennes colonies.
L'Organisation mondiale du commerce a donné à l'UE jusqu'au 1er janvier 2008 pour remplacer ce régime commercial qu'elle a jugé en 2001 contraire aux règles internationales. Depuis quelques semaines, Bruxelles a accepté l'idée de conclure avec certains des accords intermédiaires concernant uniquement les marchandises, et non plus les services. M. Mandelson a noté des avancées dans les négociations avec les Caraïbes ou le Pacifique, mais il a par exemple dénoncé en Afrique de l'Ouest l'attitude du Nigéria, qui compte sur ses réserves de pétrole. "Il est clair que le Nigéria, qui est l'économie dominante de la région, veut mettre un éléphant au milieu de la route et empêcher les autres d'avancer", a-t-il déclaré.