"La Côte d'Ivoire est en train de négocier (...) un accord de partenariat économique intérimaire de façon à sauvegarder ses intérêts tout à fait légitimes", a expliqué M. Arrion qui se trouvait à San Pedro (sud-ouest) à l'occasion d'un déplacement du président ivoirien Laurent Gbagbo dans cette ville. "La Côte d'Ivoire est déterminée à parapher un APE (accord de partenariat économique) cette semaine", a ajouté le chef de la délégation de la Commission européenne. "La Côte d'Ivoire (...) a toujours assuré de sa volonté politique et du consensus politique qui existait au sein même du gouvernement", a souligné le diplomate.
Au titre des accords de Lomé (1975) et de Cotonou (2001), l'UE accorde à plus de 70 pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) un accès préférentiel au marché communautaire. La Commission européenne négocie depuis 5 ans des APE devant remplacer ce régime préférentiel accordé aux anciennes colonies européennes, afin de se mettre en conformité avec les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) d'ici 2008. Sans APE, la Côte d'Ivoire pourrait perdre "un milliard d'euros" par an, avait souligné le commissaire européen au Développement Louis Michel à l'occasion d'une visite à Abidjan le 17 novembre.
Premier producteur mondial de cacao, la Côte d'Ivoire exporte aussi vers l'UE des bananes, des ananas et des conserves de thon. Beaucoup de pays et d'organisations internationales, comme la Cédéao, dont fait partie la Côte d'Ivoire, s'opposent toutefois aux APE, dénonçant les effets négatifs prévisibles dans les Etats ACP.