"Je veux dire aux citoyens grévistes de la faim qu'ils sont dans une logique d'utilité publique. L'esprit du Grenelle a été trahi", a déclaré Mme Blandin, venue rendre visite à José Bové et à ses compagnons au "Ministère du Logement", installé rue de la Banque à Paris. Le leader altermondialiste et une quinzaine de militants anti-OGM ont cessé de s'alimenter depuis le 3 janvier pour réclamer l'activation de la clause de sauvegarde à Bruxelles, qui permettrait à la France d'interdire la culture du maïs génétiquement modifié.
Le comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM - qui sera créée par la loi en février - doit rendre mercredi ou jeudi son avis sur le maïs OGM Monsanto 810. C'est sur la base de cet avis, que le gouvernement devrait ensuite décider d'activer, ou non, la clause de sauvegarde. Mme Blandin - qui ne siège pas dans cette instance - a qualifié cette Haute autorité de "bazar d'expertise qui reproduit les dérives passées sur l'évaluation", en soulignant la présence parmi ses membres de représentants des producteurs de semences OGM.
Pour José Bové, qui a rappelé que les membres de cette Haute autorité provisoire avait été choisis par "le gouvernement et même par Matignon", "il n'est pas normal de faire jouer à ce comité provisoire un rôle qui n'est pas le sien: quelle légitimité a-t-il pour évaluer le MON 810", de la firme américaine Monsanto, seul OGM cultivé à ce jour en France.