- Les besoins des céréales
La culture du blé a besoin de 50 à 80 unités d’azote pour pouvoir atteindre le stade épis 1 cm. Cette valeur reste d’actualité pour une densité dite ‘normale’ de 200 à 250 pieds/m². En effet, la surdensité amplifie la consommation d’azote et explique ainsi la décoloration des placettes double densité, indicateur de déclenchement des apport azotés.
Sur le modèle azote que j’ai développé pour me faciliter le déclenchement des apports azotés, on peut remarquer sur la courbe bleue (consommation de la culture du blé) que pour le 1er apport (22 février), le blé a consommé à cette date 35 unités.
Au stade épi 1 cm, la consommation s’établie à 70 unités. La culture a donc consommé entre les deux apports 35 unités.
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A ce stade, la culture dispose en plus des reliquats. On comprend donc pourquoi il est totalement inutile d’apporter plus 50 unités.
Dans cet exemple, pour des reliquats de 40 unités et un 1er apport de 50 unités, la disponibilité d’azote au niveau du profil racinaire permettra à la culture un développement sans carence jusqu’au 1er avril et donc de repousser le 2er apport à cette date.
L’impasse du 1er apport peut être parfois envisageable, uniquement dans le cas où les reliquats dépassent 60 unités sur les 2 premiers horizons.
Au mois de février, un apport d’azote est deux fois moins valorisé qu’au mois de mai.
- Estimations des reliquats
Les reliquats sortie hiver sont en étroite relation avec la pluviométrie hivernale allant du 1er septembre à la date de la mesure des reliquats. Nous pouvons le constater sur le récapitulatif issu des données depuis 1991 de la Chambre d’agriculture d’Eure-et-Loir ci-dessous. La corrélation entre la pluviométrie et les reliquats est de 0.847.
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En moyenne, sur ce graphique, 100 mm de pluie lessive 25 unités. En intégrant la variable du précédent cultural et du type de sol, on peut estimer la marge d’erreur inférieure à 10 unités. Pour les parcelles sur lesquelles je ne réalise pas d’analyse, j’estime mes reliquats de cette façon.
Pour cette année, le cumul de pluie au 20 janvier à Chartres est de 202 mm. En intégrant les deux variables, type de sol et précédent, cela donne comme reliquats moyens pour l’Eure-et-Loir :
Type de sol
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Limon
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Limon
|
Cailloux
|
Cailloux
|
Limon
|
Argile
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Précedent
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Profond
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Moy Prof
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50-70 cm
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- 50 cm
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Argileux
|
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COLZA
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85-75
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45-35
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40-35
|
35-30
|
80-70
|
70-60
|
BLE
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65-55
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35-25
|
35-30
|
30-25
|
60-55
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55-45
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MAIS
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60-50
|
35-25
|
|
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55-45
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50-45
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POIS
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100-90
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55-45
|
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95-85
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95-85
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Reliquats moyens 2007 au 10 janvier 2008 modélisés pour Chartres (28)
Sur mon exploitation, le cumul de pluviométrie du 1er septembre au 20 janvier est de 309 mm. J’ai réalisé la même simulation et je devrait avoir une vingtaine d’unités en moins par rapport à Chartres pour les blés de précédent.
Il est important de savoir qu’il y a toujours de grande hétérogénéité dans les résultats. Il n’est pas rare de voir des valeurs pour un même type de précédent variant du simple au double et d’une parcelle à l’autre. L’analyse de terre sera toujours la meilleure façon d’avoir un résultat fiable mais pas forcément réalisable pour un grand nombre de parcelles. L’estimation est de toute façon plus juste que de réaliser un bilan azoté à l’aveugle.