Susciter des vocations contre la désertification

Philippe Monnet, vice-président du syndicat, reçoit sans discontinuer des jeunes gens qui veulent exploiter une ferme. "La question du départ en retraite des anciens et de l'installation des jeunes est cruciale pour nous en raison du phénomène du +papy boom+ (l'arrivée à la retraite de la génération d'après-guerre)". "Trente mille paysans, sur six cent mille, partent en retraite chaque année et sont remplacés par seize mille jeunes.

Il y a dix ans c'était soixante mille personnes qui partaient annuellement en raison des préretraites versées dans le cadre de la PAC (Politique agricole commune)", explique Philippe Monnet, en charge de l'installation des jeunes aux JA. "Nous espérons que ces départs vont se stabiliser dans sept ou huit ans en raison de la fin du papy boom. Notre objectif, à cette échéance, est d'arriver à un rapport de un départ pour une installation et éviter ainsi la désertification des campagnes", dit-il.

Philippe Moinnet, qui "sent une vague de vocations vers une profession plus attractive en raison notamment des prix plus élevés des productions", indique que son organisation veut "accueillir de plus en plus de jeunes porteurs de projets d'installation". Dans les "Points Infos" des départements, les JA "mettent les jeunes en relation avec des agriculteurs de plus de cinquante cinq ans pour trouver des fermes, regardent leur niveau de formation et leur proposent des stages personnalisés pour réussir leur projet".

Pour acheter une ferme, entre 200.000 et 300.000 euros, et s'installer, les nouveaux ruraux bénéficient de prêts bonifiés à des taux très intéressants, de dotations étatiques en argent liquide et d'exonérations des charges sociales. La Mutualité sociale agricole (MASA) prend également en charge les gardes d'enfants lors des stages des futurs ruraux. "Cet accompagnement de l'Etat et de la profession font qu'après des années de vache folle et de prix bas on ressent un réel intérêt pour le métier d'agriculteur", estime le responsable agricole.

Au stand des JA, les visiteurs sont aussi bien fils de paysans ruraux que citadins. Frédéric Martin, ingénieur du pétrole, veut "monter une exploitation céréalière". Ses questions à Philippe Moinnet sont techniques: "Quelles sont les aides et dotations pour monter ce type d'exploitation ? Quelle est la moyenne de salariés dans ce genre de fermes ?". Fréderic Crueyze, fils de paysan, élève au lycée agricole de Marvejols (Lozère), a déjà un pied dans le monde paysan. Il vient "chercher de l'information" et est à la recherche d'une exploitation. "Il cherche une belle montagne avec une ferme et une jolie fille", dit en riant un de ses amis. D'autres visiteurs sont à la recherche de leurs racines. Ainsi, Jean-Baptiste Delort, élève dans une école de commerce du Havre (Seine-Maritime), feuillète les prospectus étalés sur le stand, et explique qu'il "a choisi une autre voie" que celle de paysan. "Mais je suis plus campagne que ville. Mes grands-parents était auvergnats", dit-il avec une pointe de nostalgie dans la voix".

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