"Il n'est pas exclu de revoir ou de reviser l'objectif", a commenté le Premier ministre slovène Janez Jansa, au cours d'une conférence de presse à l'issue du premier jour du sommet européen. Il a toutefois précisé que l'UE ne disposait pas pour l'instant "d'éléments déterminants" dans ce sens. "La question a été évoquée" par des dirigeants européens réunis jeudi à Bruxelles, a-t-il noté. "Nous n'avons pas à ce stade de réponses toutes faites", a insisté le Premier ministre slovène.
L'eurodéputé vert Claude Turmes, nommé rapporteur parlementaire du dossier, a indiqué être partisan de retirer l'objectif obligatoire de 10%, tant que des biocarburants plus performants ne seront pas sur le marché. Il avait précisé à l'AFP avoir le soutien de la Grande-Bretagne, de l'Italie et du Portugal. Le chef du gouvernement italien Romano Prodi s'est dit "préoccupé" jeudi à Bruxelles par la conversion de terrains pour des cultures destinées aux biocarburants et a réclamé "un examen très approfondi" de l'objectif obligatoire de 10%".
Les biocarburants ont fait l'objet d'une série d'études scientifiques négatives. Le recours aux céréales pour produire des carburants est soupçonné par ses détracteurs de contribuer à la hausse des prix alimentaires mondiaux, à une déforestation aggravant la pollution, à un bouleversement des écosystèmes, voire au déplacement de populations dans les pays pauvres. Pour leurs partisans, les carburants d'origine végétale (biodiesel et éthanol) constituent une alternative pour réduire les émissions polluantes et la dépendance des Européens vis-à-vis du pétrole.