L’agriculture bio, championne de la qualité et de la fertilité des sols ?


Des sols plus riches en matière organique
(© B.N., Terre-net)

« L’agriculture biologique a la réputation depuis longtemps de prendre soin de ses sols, ce qui a conduit de nombreux agriculteurs conventionnels à se convertir à l’agriculture biologique à la fin des années 90 avec comme motivation principale améliorer leurs sols » introduit Yvan Gautronneau, enseignant-chercheur en agronomie et spécialiste de l’agriculture biologique à l’Isara de Lyon, avant de s’interroger sur ce que disent les scientifiques de la relation sol et agriculture biologique.

« En agriculture biologique, les sols sont plus riches en matière organique. La biomasse microbienne est plus importante, plus active et de plus grande diversité. Les racines des plantes sont davantage colonisées par les mycorhizes et les vers de terre sont plus nombreux » détaille Yvan Gautronneau qui s’est penché sur la littérature internationale pour établir la comparaison entre agriculture biologique et conventionnelle. Si l’ensemble de ces facteurs ont un effet positif sur la structure du sol, la différence avec l’agriculture conventionnelle n’est pas flagrante pour ce critère.

Des teneurs en nitrates régulièrement plus faibles

« Les teneurs en azote total et les quantités d’azote potentiellement minéralisables sont plus élevées en agriculture biologique tandis que les teneurs en nitrates sont régulièrement plus faibles. L’agriculture biologique est fréquemment associée à une plus grande richesse en phosphore mais pas de façon systématique » poursuit Yvan Gautronneau. « Au total, l’effet positif de l’agriculture biologique sur plusieurs propriété importantes du sol conduit à des conditions de meilleure alimentation minérale et hydrique des plantes, à une plus grande résistance des cultures à la sécheresse et une plus grande résistance à certaines bio-agresseurs. »

Certains paramètres sur la composante chimique du sol ont pu être évalués par le biais de programme de recherche comme Fertiagribio. Des résultats incitants à la vigilance ont été diffusés auprès des agriculteurs, notamment sur la baisse de biodisponibilité du phosphore ou sur le manque de potassium de certaines parcelles en élevage bio.

Des risques de compaction

« Sur l’aspect structure du sol, les résultats sont également plus nuancés. Dans certaines parcelles des systèmes céréaliers bio, sans élevage et irrigués, avec des rotations courtes et des interventions fréquentes sur les sols pour la maîtrise des adventices puisqu’il n’y a plus d’herbicides, et bien le risque de réaliser ces travaux en conditions trop humides est alors élevé et cela peut conduire à une forte compaction du sol avec ses conséquences néfastes sur l’enracinement et l’alimentation hydrique et minérale des cultures » ajoute Yvan Gautronneau. Et de conclure : « Il y a des marges de progrès pour que l'agriculture biologique soit systématiquement championne en terme de qualité et de fertilité des sols. L'agriculture biologique reste un prototype très utile pour toute agriculture en phase de transition. »

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