"Nous avons un devoir de recherche parce qu'on importe des OGM, on consomme des OGM, parce que dans le monde, il y a des endroits où il y a des émeutes de la faim, parce que les gens n'ont pas assez à manger", a rappelé Mme Pécresse. "Les biotechnologies végétales peuvent peut-être apporter des progrès, on n'en sait rien, on ne connaît pas les dangers, ni les bénéfices", a poursuivi la ministre, en affirmant que "la seule réponse, c'est la recherche, toujours plus de recherche".
"Je souhaite qu'on cherche, y compris en plein champ, parce qu'on ne peut pas reproduire en laboratoire les conditions de la nature", a-t-elle précisé. "Le gouvernement est prêt à donner aux Français toutes les garanties de distance, de séparation, de transparence, de contrôle pour qu'on puisse chercher sans effrayer, sans faire peur", a assuré la ministre. "Cela passe peut-être par la protection d'un certain nombre de zones de cultures", a-t-elle dit en référence à deux amendements visant à préserver les régions AOC d'une contamination par les OGM.
La fédération France Nature Environnement et trois de ses partenaires --la Fédération Nicolas Hulot, la Ligue de protection des oiseaux et la Ligue Roc-- ont appelé mardi les sénateurs à voter "une loi d'apaisement" en respectant le "principe de précaution", tout en soulignant que les scientifiques ne savaient pas aujourd'hui organiser la coexistence entre cultures OGM et non-OGM.
"Si on a pas un texte qui est respecté par tout le monde, y compris par ceux qui aujourd'hui fauchent les champs expérimentaux, nos chercheurs partiront à l'étranger et la France perdra son indépendance nationale, sa capacité à savoir si un produit est dangereux ou s'il est bénéfique", a averti Valérie Pécresse.