"Cela aide toujours beaucoup d'avoir des objectifs", a indiqué mercredi le secrétaire d'Etat aux Transports Matthias Von Randow lors d'une rencontre avec des journalistes. Cet objectif "nous aidera à progresser. Sans objectifs chiffrés, on ne peut pas avancer", a-t-il fait valoir. Mais il a souligné que les Allemands étaient bien conscients que les biocarburants ne constituaient qu"'une réponse limitée au problème complexe" posé par le réchauffement climatique.
"Les biocarburants actuels, de première génération, ne peuvent jouer qu'un rôle limité dans une stratégie" de développement de carburants alternatifs au pétrole, a-t-il indiqué, alors que le ministre allemand de l'Environnement a récemment revu à la baisse son ambitieux plan de développement des biocarburants de première génération. M. Von Randow estime néanmoins que des objectifs chiffrés permettront d'accélérer l'innovation dans la seconde génération de biocarburants, qui d'ici "5 à 10 ans" utilisera toutes sortes de résidus agricoles sans devoir utiliser des surfaces consacrées à la production alimentaire, comme c'est le cas pour la première génération.
D'autres sources gouvernementales allemandes ont défendu la même position, faisant valoir que s'il faut des critères de "durabilité" environnementaux et sociaux pour les biocarburants - sur lesquels planchent actuellement les 27 - ils ne sont pas responsables des problèmes alimentaires. "Nous pensons toujours qu'il y a un besoin et de bons arguments pour l'utilisation de biocarburants dans l'UE", a ainsi indiqué une de ces sources. "Seuls environ 2% des surfaces agricoles mondiales sont utilisés pour les biocarburants, ce qui montre que la hausse des prix alimentaires n'est pas causée par les biocarburants", a-t-elle indiqué.
L'Agence européenne de l'Environnement, un organisme relevant directement de la Commission européenne, a recommandé mi-avril de "suspendre" l'objectif pour les biocarburants.