"Il n'est pas question d'abandonner l'Europe ou les fermiers irlandais au cours de ces négociations", a souligné M. Mandelson, à l'issue d'une rencontre avec la ministre irlandaise de l'Agriculture Mary Coughlan. "La Commission européenne comprend les inquiétudes de l'Irlande et partage son insistance pour obtenir une solution équilibrée dans les négociations de Doha", a-t-il ajouté.
Les 151 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) cherchent à se mettre d'accord avant la fin de l'année dans leurs discussions du "cycle de Doha" lancé en 2001 dans la capitale du Qatar. Mais les discussions achoppent toujours notamment sur l'agriculture, les pays du Sud demandant aux pays occidentaux de réduire leurs subventions à l'agriculture. Les agriculteurs irlandais, mécontents, estiment que la position de M. Mandelson risque de réduire à néant l'élevage bovin et la production laitière. Quelque 10.000 d'entre eux ont manifesté à Dublin à la mi-avril contre les propositions de l'UE dans les négociations, menaçant de voter contre le traité européen de Lisbonne lors du référendum prévu en juin.
"Un succès des négociations dans le cadre du cycle de Doha est loin d'être certain et, si nous continuerons à travailler pour un accord, il n'est pas question de conclure un accord qui ne serait pas équilibré", a relativisé M. Mandelson. Les principaux ministres des pays membres pourraient être réunis dans les semaines à venir pour discuter d'une esquisse de compromis. Si ce n'est pas le cas, un accord global sur l'OMC semble en effet plus incertain, car il sera difficile d'avoir le temps de finaliser les détails complexes de l'accord avant la fin de l'année et l'arrivée d'un nouveau président américain à la Maison Blanche, susceptible de tout remettre en cause.