L’association Graines de Pain
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« L’investissement n’a pas été un frein »
![]() Emmanuel Rouyere produit cette année 100t de mélange pour le circuit court (© Terre-Net) |
Le contrat est renouvelé chaque année entre le meunier et les agriculteurs. Le moulin Paul Dupuis peut refuser de prendre le grain si la qualité n’est pas satisfaisante pour la production de farine panifiable. Le moulin fait le mélange des farines dans des proportions précises pour favoriser la panification, en fonction du taux protéique du blé. 150t de farine sont vendues aux boulangers sous la marque Graines de Pain. La différence entre le volume maximum de 700t de blé acheté par le meunier et les 150t de farine vendue aux boulangers est une assurance pour se prémunir des aléas de récolte. Chaque année, la farine supplémentaire est vendue aux boulangers sans la marque Graines de Pain.
Les cinq agriculteurs ont commencé à monter ce projet de circuit court tracé en 1997. À la base, une volonté d’améliorer l’image des producteurs agricoles. « Le départ du projet vient des problèmes sanitaires, comme la vache folle » explique Emmanuel Rouyere, agriculteur. « Le grand public avait une mauvaise image de l’agriculture en général. Nous faisons des efforts sur les intrants, les engrais, mais on parle toujours de nous en mal. » De ce double constat est née l’association et la marque Graines de Pain. L’association s’est fixée 3 objectifs : recréer le contact entre les acteurs locaux de la filière, mieux valoriser le blé, et transmettre un message de qualité au consommateur.
« Difficile d’accrocher de nouveaux boulangers »
Concernant les difficultés rencontrées au cours du projet, Emmanuel Rouyere explique que l’étape la plus délicate a été de trouver un meunier. « Nous avons eu de la chance avec le moulin Paul Dupuis, qui avait déjà monté un circuit court en Seine maritime avec le Pain Normand. »
Aujourd’hui la commercialisation est limitée par les boulangeries: « Les boulangers tournent très vite, ils ont un turn-over de 7-8 ans. Il est parfois difficile d’accrocher de nouveaux boulangers.» L’association est donc en train de lancer un nouveau projet avec les meuniers et les boulangers. Le but est de généraliser la disponibilité de sa farine dans toutes les boulangeries du secteur.