L'OMC a soumis mardi à ses 152 Etats membres de nouvelles propositions en matière agricole et industrielle. Du côté des produits industriels, l'organisation patronale européenne BusinessEurope s'est dit "très inquiète" du fait que, avec ce texte, les pays en développement puissent "protéger des secteurs entiers des importations".
L'OMC a proposé mardi un système à la carte à la trentaine de pays émergents, qui pourront choisir de réduire leurs droits de douane selon trois bandes, assorties d'échappatoires pour les "produits sensibles" qu'ils souhaiteraient abriter de la concurrence étrangère. "Selon la proposition, il y aura la possibilité pour des pays en développement d'exclure des secteurs entiers" des baisses tarifaires, "ce qui empêcherait un nouvel accès aux marchés pour les industries", a estimé un expert de BusinessEurope sur les questions commerciales, Carsten Dannöhl, interrogé par l'AFP.
BusinessEurope a également fait part de son "inquiétude" face au calendrier d'application proposé par le texte, qui permettrait aux membres récents de l'OMC, comme la Chine, de bénéficier d'un délai allant jusqu'à 18 ans pour mettre en oeuvre les nouvelles baisses de droits de douane, "un délai beaucoup trop long", selon l'expert.
Concernant l'agriculture, la confédération agricole européenne (Copa-Cogeca) a estimé que "là où ça a changé, c'est encore pire pour le secteur agricole en Europe, surtout pour les +produits sensibles+", que les Etats pourront mettre à l'abri d'une baisse trop forte des droits de douane. Avec ce texte, "on va avoir des baisses de tarifs jusqu'à 70% pour beaucoup de produits, surtout les viandes", a jugé une représentante de l'organisation, Shelby Matthews.
