"Les économies émergentes doivent maintenant engager une négociation sérieuse" sur les produits industriels, a déclaré M. Mandelson, devant la commission Commerce du Parlement européen à Bruxelles. "L'excuse des pays émergents selon laquelle on ne peut pas négocier sur les produits industriels parce que l'on a besoin de clarté sur sur l'agriculture ne tient plus. Il n'y a plus d'excuses", a-t-il ajouté.
Un grand nombre de pays européens ont fait part lundi à M. Mandelson de leurs inquiétudes sur les propositions publiées la semaine dernière à l'OMC, en particulier sur les biens industriels. "Je partage pleinement beaucoup de ces préoccupations", a indiqué M. Mandelson. Cependant, a-t-il rappelé, le directeur général de l'OMC Pascal Lamy "indique maintenant que nous devrions être prêts pour une réunion ministérielle en juin", pour tenter de finaliser les détails complexes de l'accord avant la fin de l'année et l'arrivée d'un nouveau président américain à la Maison Blanche.
L'OMC a annoncé mardi qu'une réunion ministérielle informelle se tiendrait à Paris la semaine prochaine en marge d'une conférence de l'OCDE, mais aucune réunion formelle n'a encore été programmée. "Nous avons une fenêtre de tir pour terminer la plus grande partie de cette négociation", a estimé M. Mandelson. "Nous sommes dans une phase désespérément complexe et difficile", a-t-il néanmoins tempéré. Les négociateurs de l'OMC peinent à trouver une issue consensuelle dans les négociations sur le cycle de Doha engagé en 2001.
Les pays du Sud dénoncent les subventions agricoles et protections douanières des pays riches, tandis que ceux du Nord demandent aux Etats émergents d'ouvrir davantage leurs propres marchés aux services et aux produits industriels.