M. Tadarakov a souligné devant la presse qu'il ne démissionnait pas sous la pression mais qu'il considérait sa décision comme un "acte moral". Il a ajouté qu'il ne se sentait pas personnellement responsable "pour la difficile situation des agriculteurs bulgares résultant du gel des subventions versées par la Commission européenne dans le cadre du programme d'aide aux agriculteurs appelé SAPARD".
La direction générale chargée de l'agriculture auprès de la Commission européenne avait recommandé vendredi la suspension des versements des aides pour 572 projets SAPARD, soit un total de 93,5 millions d'euros en raison "d'irrégularités". Des soupçons de corruption avaient déjà entraîné en mars le gel de 50 M d'EUR d'aides dans le cadre du programme SAPARD à la Bulgarie ainsi que le paiement de 350 M EUR pour la construction de routes issus du fonds pour le développement régional.
Le ministre de l'agriculture Valeri Tsvetanov a souligné que M. Tadarakov ne pouvait être tenu pour responsable des problèmes liés aux projets approuvés bien avant son arrivée à son poste au sein de l'agence chargée des versements des subventions. Cependant le ministre a noté que la "décision de M. Tadarakov d'endosser la responsabilité de cette affaire est un signal important pour nos partenaires européens qui montre clairement que la Bulgarie prend des mesures catégoriques pour garantir le bon usage des fonds de l'UE".
La Bulgarie a rejoint l'UE au 1er janvier 2007 avec la Roumanie, mais les deux pays sont toujours étroitement surveillés par la Commission européenne en matière de lutte contre la corruption et le crime organisé. Si Sofia ne devait pas mener à bien ses réformes, l'UE a menacé de geler totalement ou partiellement quelque 6,8 milliards d'euros de fonds destinés à la Bulgarie d'ici 2013. Le prochain rapport de la Commission sur la lutte contre la corruption en Bulgarie est attendu pour le 23 juillet.
