Les effets à long terme des Tsl restent à évaluer

Les agriculteurs bio utilisent classiquement la charrue comme mode de préparation des semis. Cela leur apporte en outre d’autres avantages, tels l’enfouissement des amendements organiques et le contrôle du stock semencier des adventices. Aujourd’hui, ils se tournent vers les techniques sans labour en bio. À cela, plusieurs raisons : ces techniques réduisent le temps de travail, permettent la réduction d’énergie fossile, limitent l'érosion du sol et préviennent le tassement.

Des programmes de recherche ont été mis en place en AB pour évaluer ces connaissances. Ils concernent notamment depuis 2004 trois sites expérimentaux en grandes cultures (cf encadré). Objectif : évaluer l'impact des techniques sans labour (Tsl) sur la fertilité du sol, le rendement des cultures et le contrôle des adventices.

Gérer les adventices

Ces essais ont mis à jour un certain nombre d’information. Tout d’abord, et ce dès les premières années d'adoption des Tsl, de nouveaux équilibres physico-chimiques et biologiques du sol se mettent en place : augmentation des masses volumiques des horizons non fragmentés, réduction des teneurs en carbone et azote organiques. « Cette diminution est en partie compensée par l'augmentation de ces teneurs dans les horizons de surface : on ne constate en effet pas d'effet sur les stocks de carbone sur l’horizon 0-30 cm. De la même façon, la biomasse microbienne et les activités de minéralisation du C et N sont fortement diminuées dans les horizons non fragmentés où les résidus de cultures et amendements organiques ne sont plus enfouis » expliquent les rapporteurs de ces essais¹.

Les techniques sans labour étudiées en grandes cultures

  • Un labour traditionnel (0-30 cm)
  • Un labour peu profond (0-18 cm)
  • Un travail du sol réduit (0-15 cm avec un outil à dents)
  • Un travail du sol très superficiel (0-7 cm)
Confirmation d’un résultat connu depuis longtemps par les bio : l'activité microbiologique du sol est accrue dans les horizons de surface. Ainsi, le travail très superficiel en grande culture augmente la biomasse, la densité et la diversité des vers de terre. Seul le travail du sol très superficiel impacte négativement le rendement à cause d'un fort développement des adventices.

En conclusion, la principale difficulté liée à l'adoption des Tsl en grande culture bio est « de gérer les adventices au travers uniquement des désherbages mécaniques ». Des interrogations demeurent sur la fertilité du sol, en particulier à long terme : quelle est la réelle interaction entre la biologie du sol, censée être améliorée en AB, et les autres composantes de la fertilité du sol ?

En complément, l'Inra de Mirecourt initie des travaux d'évaluation multicritères (consommation énergétique, adventices et structure du sol) d'itinéraires Tsl en grande culture AB, via l'utilisation de modèles. Objectif : proposer des itinéraires Tsl à tester expérimentalement sur le domaine de Mirecourt.

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