Toute la communication de la Commission européenne depuis la présentation de son plan d'action pour lutter contre le réchauffement climatique parle d'un "objectif contraignant de 10% de biocarburants" dans les transports d'ici à 2020. "Les Etats membres ont réalisé que la proposition de la Commission parlait de 10% d'énergies renouvelables pour les transports, et non de 10% de biocarburants", a annoncé Jean-Louis Borloo, le ministre français de l'Energie et président en exercice du conseil de l'UE, au cours de la conférence de presse finale. "C'est bien 10% d'énergies renouvelables dans les transports", a-t-il insisté.
"On a découvert que la proposition ne parlait pas de biocarburants, mais d'énergies renouvelables", a confirmé le secrétaire d'Etat allemand à l'Economie Jurgen Homann. "Les biocarburants étaient devenus la vérité. La question en se posait même plus", a expliqué M. Borloo devant la perplexité affichée par les journalistes après son annonce. Le commissaire européen à l'Energie, Andreas Piebalgs, qui a participé à la réunion informelle organisée à Saint-Cloud, près de Paris, n'a pas participé à la conférence de presse.
« On est en train de changer d'avis à toute vitesse »
Les biocarburants demeurent une énergie renouvelable, mais parmi d'autres, a souligné M. Borloo. "Les Etats membres n'ont pas changé d'avis" sur l'objectif de 10% d'autres énergies que le pétrole pour le secteur des transports dans le cadre du plan de lutte pour réduire les émissions de gaz a effet de serre de l'UE, a-t-il assuré. "Pendant des années, la seule vérité c'était les biocarburants. On est en train de changer d'avis à toute vitesse", a souligné le ministre. L'effort va désormais se porter sur les moteurs électrique ou à l'hydrogène. "Les constructeurs basculent sur d'autres modes d'énergie", a-t-il assuré.
M. Borloo a reconnu que les biocarburants restaient actuellement la principale source d'énergie renouvelable utilisable pour des véhicules. Mais au cours de la réunion de Saint-Cloud, "des inquiétudes ont été exprimées sur les biocarburants", a-t-il souligné. "Ce qui était la solution il y a dix huit mois est aujourd'hui voué aux gémonies", a-t-il commenté. Un rapport de la Banque Mondiale rendu public vendredi par le quotidien britannique The Guardian affirme que l'essort des carburants végétaux serait responsable pour 75% de la flambée des prix des produits alimentaires.