"Dans plusieurs cas, l'UE a établi des limites maximales en résidus alors que les Etats membres n'en avaient pas, rendant notre alimentation plus sûre", a fait valoir la Commission européenne dans une déclaration, soulignant que les nouvelles normes se basent sur des "données scientifiques". "Il y a eu un ensemble de calculs qui ont été faits pour prendre en compte un maximum de paramètres, l'objectif étant de favoriser une plus grande sécurité alimentaire", a précisé à l'AFP Nathalie Charbonneau, porte-parole de la Commission européenne.
Le nouveau règlement, qui entre en vigueur le 1er septembre, fixe des plafonds européens autorisés pour la présence de résidus de pesticides dans les aliments, harmonisant des normes jusqu'ici fixées au niveau national. Mais, selon plusieurs organisations dont Greenpeace et le réseau PAN Europe (Pesticide Action Network), ce règlement a en réalité pour effet d'entraîner une augmentation "spectaculaire" des limites existantes. Car, selon ces ONG, la Commission a identifié pour chaque pesticide le pays ayant la plus "mauvaise" limite de sécurité et adopté ce niveau pour les normes européennes. Par ailleurs, selon elles, Bruxelles n'a pas non plus évalué les effets cumulatifs des pesticides sur la santé humaine.
"Nous ne sommes pas d'accord avec les critiques des ONG, parce que d'abord nous ne parlons pas des mêmes choses. Nous avons fait une analyse qui est beaucoup plus large que la leur", a souligné la porte-parole. La Commission estime par ailleurs les ONG se sont appuyées sur des données "imprécises". Néanmoins, "la Commission examinera toute étude qui lui sera soumise", indique-t-elle. "S'il s'avère que l'une de celles-ci contient de nouvelles preuves scientifiques selon lesquelles les limites maximales en résidus ne garantiraient pas la sécurité alimentaire, la Commission demandera un avis à l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)", conclut-elle.