« Tous les éléments sont réunis à Paris et à Bruxelles pour réhabiliter la production de maïs Ogm d’ici 2009 », ont estimé les responsables de la filière maïs qui tenaient leur assemblée générale à Pau mercredi 18 septembre. Ils sont très optimistes sur les décisions qui pourraient être prises pour autoriser la culture de plusieurs variétés de maïs Ogm, voire des dizaines. « Mais il faut faire vite car les assolements de 2009 se décident maintenant ! », rappellent-ils.
Les responsables professionnels français de la filière maïs réunis à Pau restent vigilants sur le contenu des décrets attendus pour autoriser les cultures d’Ogm. « Si l’éloignement requis entre deux parcelles implantées, l’une de maïs Ogm et l’autre de maïs non Ogm, est de 800 m voire de 300 m, cela reviendrait au final à rendre le développement de la filière Ogm impossible », explique Christophe Terrain président de l’Agpm et de la Cepm.
Leader il y a 15 ans en matière de rendement par hectare, la France est aujourd’hui largement dépassée par les USA où la culture de maïs Ogm est généralisée. « Nous avons perdu un potentiel de 20 quintaux en moyenne à l’hectare », déplore Bernard Delsuc président président de la fédération nationale de la production des semences de maïs et de sorgho (Fnpsms). Les pays qui ont recours aux Ogm (maïs, soja) pour l’alimentation animale ont des coûts de production plus faibles et des produits de meilleure qualité. La croissance des animaux est plus rapide. Enfin, toujours selon la Cepm et l’Agpm, l’implantation d’Ogm contribuerait au développement d’une agriculture durable (moins d’interventions techniques, réduction du nombre de traitements…).
Menace et dissuasion alimentaires
Au final, en maintenant l’interdiction de la culture des Ogm, « la France et l’Union européenne mettent en jeu leur sécurité et leur indépendance alimentaires », assure Bernard Delsuc (Fnpsms). Les filières animales françaises devenues peu compétitives pourraient être progressivement délocalisées puis disparaître du territoire français et européen.
La concentration progressive des moyens de production agricole dans certains pays conduirait alors à des situations de monopoles aux conséquences encore plus dramatiques que celles déjà observées sur le marché mondial des hydrocarbures. Une politqiue de dissuasion alimentaire serait même plus redoutable que l’arme nucléaire!