![]() Les cours du maïs s'alignent sur ceux du blé fourrager (© Terre-net Média) |
Inquiétudes sur le maïs et la filière éthanol
Il est cependant trop tôt pour le maïs de définir précisément les grandes tendances de la campagne. Toutefois la situation semble contrastée : diminution de la production et des stocks aux Etats-Unis, hausse et reconstitution de stocks dans le reste du monde.
Mais surtout, l’actualité financière et l’effondrement du prix du pétrole soulèvent de nouvelles inquiétudes. Un désengagement de l’Etat fédéral américain de la filière agrocarburant, faute de crédits suffisants, conduirait à l’effondrement en cascade des marchés des céréales en raison d’un afflux massif de marchandises sans débouché ! Or à ce jour, si les cours restent l’an prochain à leurs niveaux actuels (sous le seuil de 180% du prix d''intervention), les producteurs de maïs français ne pourraient pas dégager de revenu et être rentables. Dans le même temps, en pleine campagne électorale américaine et à trois mois de l’investiture d’un nouveau président, il est fort probable qu’aucune décision d’envergure sera prise.
Et la France
Les experts de l’Onigc espèrent que la France va continuer à profiter du dynamisme commercial ambiant au cours des trois prochains trimestres afin d’exporter vers les pays tiers (hors UE) environ 8,5 millions de tonnes (Mt) en plus des 7,3Mt sur le marché intérieur (20 millions de tonnes disponibles). Les bons chiffres du premier trimestre de la campagne (2,2Mt vendus en trois mois) rendent réalistes cet objectif. Imaginer que les stocks français excèdent 4 millions de tonnes à la fin de la campagne, contre 2,7Mt en juillet 2008, pèserait immanquablement sur les cours.
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« En fait, il existe peu de facteurs haussiers à l’heure actuelle pour le blé tendre et l’orge», reconnaît Patrice Germain. Sauf cataclysme, les professionnels des marchés ont déjà une idée de ce que sera la production de céréales dans l’hémisphère sud à quelques millions de tonnes près (pour le blé, 13Mt en Argentine, 22Mt en Australie). « Les premiers éléments importants sur l’avenir des marchés n’arriveront sans doute qu’au moment des semis de la récolte 2009 », explique l’Onigc. Le niveau des cours pourrait conduire dès à présent certains exploitants à diminuer les surfaces en céréales d’hiver à emblaver pour se porter vers des cultures de printemps début 2009.