"D'après les plus récents modèles de prévision, l'impact du nématode du bois de pin sera énorme et implique, sous les conditions climatiques actuelles, une forte mortalité des pins en Europe du Sud", ont conclu les quelque 50 scientifiques de divers pays européens, asiatiques et américains, réunis à l'initiative de la Commission européenne et du gouvernement portugais. Ces experts prévoient également une "implantation du nématode dans le Nord de l'Europe", où il devrait avoir cependant une "faible mortalité".
Les premiers foyers de nématode ont été signalés en 1999 dans la région de Setubal (sud-ouest), un des principaux ports du pays. Le ver serait, selon les spécialistes, arrivé à bord d'un navire en provenance d'Amérique du Nord ou d'Extrême-Orient, régions les plus touchées par cette plaie. "L'éradication complète du nématode bois de pin de toutes les régions infestées au Portugal n'est plus possible", a précisé jeudi la mission d'experts, ajoutant que "l'objectif réaliste devrait être maintenant d'éradiquer les infestations locales et, ailleurs, le contenir".
Le collège de scientifiques a en outre fait plusieurs recommandations aux autorités portugaises, représentées à cette conférence par le ministre de l'Agriculture Jaime Silva. "On nous a dit qu'il faut affiner les mesures actuellement en vigueur et en introduire des nouvelles, comme la lutte chimique, que certains scientifiques refusaient jusqu'ici", a résumé M. Silva. Selon le gouvernement portugais, près d'un million de pins maritimes, deuxième espèce forestière au Portugal, ont déjà été abattus à l'abri d'un programme national de lutte contre le nématode.
