![]() De gauche à droite : Lionel Porte (Euronext), Michel Portier (Agritel), Bernard Feutrie (agriculteur), Jacques-Yves Huez (© Terre-net Média) |
Pour les céréales d’hiver, c’est le prix de vente moyen, et non pas les rendements obtenus, qui détermine essentiellement le niveau de résultat de chaque campagne.
Mais pour tenter de répondre à la question posée, il faut d’abord déterminer le point mort de la culture, c’est à dire calculer le prix à partir duquel l’exploitant peut commencer à dégager un revenu. Ou pour un objectif de revenu fixé, déterminer le prix à partir duquel il pourrait être atteint.
Pour calculer le point mort
Cette démarche n’est pas compliquée. Il faut se référer aux coûts de production du blé de la précédente campagne, majorés de l’inflation des prix des intrants, pour calculer le point mort de la production prise en exemple. Il faut ajouter les charges de structure et déduire le montant des primes.
Dans l’exemple retenu, le point mort de la culture de blé s’établit à 134 euros contre 103 euros en 2008 et même 71 euros en 2001. La hausse vertigineuse des charges rend tout objectif de revenu difficile à atteindre puisque le prix de vente de la tonne (marché physique) s’établissait le mois dernier à 130 euros.
« C’est pas sorcier! »C’est ce qu’a voulu montrer Pascal Van Weghe en expliquant le fonctionnement des marchés à terme. Véritable stabilisateur des revenus des agriculteurs, le marché à terme est un mode de commercialisation à leur disposition pour atteindre les objectifs de prix et de revenus fixés en début de campagne. |
Au moindre redressement des cours
En fait, toutes les conditions sont réunies pour penser que les marchés des céréales ont touché le fond. Le moindre accident climatique (sans cataclysme majeur, l’année 2008 a été exceptionnelle) et les prix excessifs des intrants conduiront forcément au redressement des cours, aucun agriculteur ne pouvant produire durablement à perte.
Mais quand ? Dans les prochaines semaines? Probablement avant la prochaine campagne car les prix sont trop bas pour rester à leur niveaux actuels. En attendant, Michel Portier invite les agriculteurs à avoir des objectifs de prix de vente modestes et à vendre leur prochaine récolte au moindre redressement des cours.
Autre facteur d’aide à la décision, tenter de déterminer le prix mondial moyen de la prochaine campagne à partir du niveau prévisionnel des stocks mondiaux de blé en fin de campagne. Leurs estimations constituent un repère important qu’il faut cependant utiliser avec précaution. Aucune campagne ne ressemble à une autre !
Les estimations d'Agritel montrent que les stocks mondiaux resteront faibles en juin 2009, l’équivalent de 2,2 et 2,4 mois de consommation mondiale, malgré les bonnes récoltes de 2008. Un tel résultat confirme que les prix mondiaux de céréales ne peuvent que se redresser.
Mais les meilleures perspectives en matière de résultat se dessinent d'abord, on y revient, avec un point mort le plus faible possible !