Une Cuma Parfaite « La Cuma a été mise en place en 1989. Nous nous sommes réunis avec 7 éleveurs pour les chantiers d’ensilage. L’idée de départ, c’était d’acquérir une machine pour ne pas être tributaire d’une Eta. En 1993 nous avons investi dans une ensileuse » explique Jean François Bellières, président de la Cuma Ruisseau d’Agros. Et s’en est suivi de nombreux investissements (pulvérisateurs, moissonneuse, tracteurs, etc.). « Le constat a été simple quelques années plus tard : le matériel était en panne et en mauvaise état » commente-t-il. Aujourd’hui la Cuma Ruisseau d’Agros compte 64 adhérents, majoritairement éleveurs de bovins, et dans un rayon de 15 km. Elle dispose de 15 machines (ensileuse, moissonneuse, pulvérisateur, presse et tracteur) et de divers outils. Son chiffre d’affaires est d’environ 330.000€, (les chantiers de presse, de moisson, de pulvérisation et d’ensilage en représentent 60%). La Cuma emploie deux salariés. « La Cuma représentait pour moi l’occasion de travailler dans l’agriculture » confie Philippe Raynaud salarié à la Cuma Ruisseau d’Agros, en expliquant qu’il travaillait avant dans le Btp en tant que chef de chantier. Aujourd'hui ce salarié semble pleinement épanoui dans son travail. |
« L’embauche d’un salarié a considérablement augmenter notre productivité dans les chantiers et le matériel ne tombe plus en panne » affirme Jean François Bellières, président de la Cuma Ruisseau d’Agros. Et qui dit productivité, dit rentabilité financière et rentabilité du temps de travail.
Le recrutement d'un salarié, puis de deux a permis à la Cuma Ruisseau d'Agros de se développer. L'augmentation des surfaces traitées, liée à l'augmentation du nombre d'adhérent a eu une conséquence directe sur la productivité du matériel de la Cuma. Les traitements, semis ou les autres actions réalisées par les salariés permettent donc à chaque adhérent d'avoir plus de temps à consacrer à leur activité d'élevage, et d'envisager des développements ou des améliorations, qu'il aurait été difficile de réaliser autrement.
« Les prix attractifs fidélisent les adhérents et assurent le développement de la Cuma » justifie Jean François Bellières en évoquant les prix facturés aux adhérents : 150€/ha pour l’ensilage de maïs (prix Eta voisine 200€/ha) ; 75€/ha pour les chantiers de moissons (prix Eta 60 à 100€/ha, source Arvalis).
« Nous sommes impliqués et responsabilisés, c’est un peu comme la Cuma parfaite »
« La Cuma bénéficie aussi d’un meilleur prix d’achat face aux concessionnaires. L’entretien régulier effectué par les salariés permet de maximiser la valorisation du matériel lors des réinvestissements » explique le président de la Cuma Ruisseau d’Agros.
« Ce qui peut paraître négatif, c’est la gestion des deux salariés en plus de nos travaux d’exploitation. La solution est simple, chez nous les salariés se gèrent eux-mêmes » insiste Jean-François Bellières, en expliquant que les salariés sont des éléments clés dans la réussite de cette Cuma.
« Aujourd’hui, mes missions au sein de la Cuma portent sur l’entretien et la conduite des matériels. Sur une grosse journée, je peux traiter jusqu’à 100ha » explique-t-il. « Le principe de base, c’est de ne privilégier personne. Nous essayons d’optimiser les parcours » ajoute-t-il en précisant qu’à certaines occasions il faut « rester calme » : « Nous avons un rôle relationnel important auprès des adhérents. Il faut que nous soyons à l’écoute et que nous restions calmes » dit-il. « J’ai mis 10 ans à gagner la confiance des adhérents. »
« La Cuma me fait vivre, il faut que je la fasse vivre »
« C’est un métier très riche sur le plan humain. Nous sommes des antennes dans la Cuma. Nous participons à tous les conseils d’administration » explique Philippe Raynaud salarié à la Cuma Ruisseau d’Agros. « Dès qu’il ya des idées nouvelles, nous sommes au centre des discussions. Nous avons conscience de participer à quelque chose ». « Les salariés sont les interlocuteurs des adhérents, et des concessionnaires. Les salariés remplissent un rôle, et font remonter les informations entre adhérents et responsables de la Cuma. Nous investissons dans la confiance » ajoute Jean François Bellières.
« Ce travail d’équipe permet de progresser et de faire vivre nos territoires »
« Le rôle de la Cuma c’est de maîtriser les charges de mécanisation et que le salarié apporte du bonus. Il ne faut pas se moquer de lui. Nous investissons dans la confiance » ajoute le président de la Cuma. « Nous sommes impliqués et responsabilisés, c’est un peu comme la Cuma parfaite » confit le salarié. « La Cuma me fait vivre, il faut que je la fasse vivre ». « Les salaires sont un gage d’efficacité pour le quotidien » explique-t-il, en ajoutant que Philippe Raynaud a été embauché en Cdi et qu’il « est considéré comme un ouvrier qualifié. »
« Le plus de la Cuma (par rapport à l’Eta), c’est le contact humain, le savoir-faire et la convivialité. Ce travail d’équipe permet de progresser et de faire vivre nos territoires. Elle est devenu indispensable pour le territoire » conclut Jean François Bellières. Aujourd'hui ce travail de longue haleine semble payant. Dans un contexte difficile ce type d'initiative pourrait être amener à se développer encore plus.