![]() Réduire les doses de pesticides sans remettre en cause le potentiel de rendement et la qualité (© Terre-net Média) |
En ouvrant à Paris le colloque « Agriculture durable et pesticides » des 25 et 26 novembre, Michel Barnier, qui assure la présidence française du conseil européen des ministres de l’agriculture des vingt-sept, espère que les deux jours d’ateliers et de débats permettront de faire aboutir les discussions sur le « Paquet pesticides » entre le Parlement européen, le Conseil des ministres et la Commission.
Ces discussions portent encore sur les critères à retenir pour l’approbation des substances actives et, les objectifs chiffrés de réduction des risques et de l’usage des pesticides.
« Mobiliser la recherche et tous les moyens disponibles pour trouver des solutions techniques moins toxiques compatibles avec l’obtention de nouveaux gains de productivité », tel est l’objectif primordial du « paquet pesticides» en cours de discussion au parlement européen », assure Paola Testori-Coggi, directrice adjointe à la direction générale de la santé de la Commission européenne.
Elle a rappelé les risques d’utilisation des pesticides et l’importance du travail effectué pour ne retenir plus que 300 substances actives sur le millier à tester en 1998. Et compte tenu des nouveaux critères retenus pour autoriser certaines substances, seules 232 seraient autorisées dans les années à venir. Actuellement, 2% d’entre elles sont cancérigènes et 4%, des perturbateurs endocriniens.
![]() En Pologne, les vergers sont les rares cultures visées directement par le "Paquet pesticides" (© Terre-net Média) |
Une directive d'utilisation durable
« En attendant, il n’est pas question de retirer parmi les 300 substances autorisées celles qui ne peuvent être substituables, avec le risque sinon de compromettre les récoltes », assure Paola Testori-Coggi. Les représentants de la commission sont conscients que la sécurité alimentaire européenne ne peut reposer sur la généralisation de l’agriculture biologique.
Et les français?
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« Une directive d’utilisation durable complétera l’arsenal législatif en cours de débat au parlement européen, a rappelé par ailleurs Dimitri Giotakos, membre du cabinet du commissaire européen de l’environnement. Il ne suffit pas d’autoriser des substances, il faut aussi fixer un cadre d’usage afin de protéger l’environnement et assurer la sécurité des consommateurs. Ce nouvel outil contribuera à avoir une agriculture plus moderne, plus intelligente et plus innovante ».
L’Europe est la première région au monde à se doter d’un tel arsenal en matière d’utilisation de pesticides, espérons que sa rigueur ne la pénalisera pas commercialement à l’international !