« Côtés rendements, nous avons eu quelques déceptions en terrains profonds et habituellement à fort potentiel. À l’inverse, ils ont été relativement bons en terre séchante, à condition d’avoir mené une bonne protection fongicides » résumait Philippe Braun, ingénieur Arvalis.
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Enfin, les reliquats d’azote n’ont pas été suffisamment pris en compte. La faiblesse du lessivage hivernal a laissé sortie d’hiver des reliquats d’azote importants dans le sol qui n’ont pas été pris en compte. « De fait, les fournitures ont donc été plus élevées ce qui a eu un impact négatif sur la qualité des blés et a exacerbé l’expression des maladies en 2008. »
Asphyxie racinaire
En cause ? Les pluies de novembre à avril 2008 qui ont totalement modifié la donne. « Après floraison, nous avons noté l’apparition de fusariose des épis et de fusariose du plateau. Par ailleurs, suite aux pluies importantes, nous avons également noté une asphyxie racinaire entre le 23 mai et le 3 juin qui a eu pour conséquence de ne pas oxygéner suffisamment le blé lors du remplissage du grain. »
Autre caractéristique de l’année : la pression fusariose avec une nuisibilité de 20 à 30% selon la variété à la mi-mai. « Cela représente par épillet atteint l’équivalent de 2 q/ha ; quand deux épillets sont atteints, les pertes montent à 6% etc… » D’habitude, les céréales échappent à cette maladie grâce au mistral et à la sécheresse. « Mais cette année, nous avons été frappés de plein fouet », relevait l’ingénieur Arvalis. Les pluies conséquentes sur le mois de mai et juin ont ainsi fait chuter les rendements potentiels de 30 à 50% selon les parcelles.
M. nivale sort du lot
Pour préciser les informations, Arvalis a mené une enquête au champ. « Avec un précédent maïs-sorgho, le champignon est présent, essentiellement sous une dominante M. nivale ; mais on a très peu de mycotoxines ; à l’inverse, avec les autres précédents, on trouve en général des teneurs en mycotoxines plus élevées ; et le champignon présente est là aussi surtout M. nivale. »
Autre maladie notable, le piétin échaudage, apparu relativement tôt en hiver. S’il fallait encore démontrer l’intérêt de la rotation, voici de nouveaux chiffres. Un blé sur blé a entrainé des pertes de rendements de 30% sur Milhaud (Gard) et de 25% sur St-Etienne (Bouches-du-Rhône). La monoculture a un effet dépréciatif sur le rendement de l’ordre de 25 à 30% « qui pèse fortement sur la collecte régionale », synthétisait Philippe Braun.