Les techniques les moins nocives ne seraient pas celles que l’on croît


L'analyse du cycle de vie des techniques chimiques appliquées
aux grandes cultures pourrait réserver
des surprises. (© Terre-net Média)
Peut on imaginer que le désherbage chimique soit, parmi la panoplie des techniques disponibles, la stratégie moins polluante, celle qui au final aurait le moins d’impacts sur l’environnement?

Dans des champs de céréales, personne n’a encore la réponse ou plutôt nombreux sont ceux qui pensent "non". Mais selon les résultats d’une étude de Bayer Environnemental Science conduite par le cabinet indépendant Evea sur les impacts environnementaux des techniques de désherbage envisageables dans les parcs, les espaces verts et les trottoirs, la réponse est oui.

Cette étude présentée en décembre s’est attachée à comparer quatre procédés : projection d’eau chaude (5 passages par an), projection de mousse chaude (3), désherbage thermique à infrarouge (7) et pulvérisation d’un foliaire antigerminatif dans le respect des pratiques préconisées, en l’occurrence le Pistol EV (1,5).

Méthodologie

Résultat, sur les douze indicateurs d’impacts environnementaux retenus, « on s’aperçoit que la technique chimique est pour onze d’entre eux celle dont le profil environnemental est le plus favorable » assure Bernard Lavate du cabinet Evea venu présenter l’étude. Autrement dit, c’est celle qui consomme le moins d’eau et d’énergie, qui contribue le moins à l’acidification des sols, à la destruction de la couche ozone et à l’épuisement des ressources naturelles. Elle est aussi la moins toxique pour l’homme et elle émet le moins de particules….Le point noir, et pas le moindre médiatiquement, est l’écotoxicité des milieux aquatiques en raison du stockage des matières actives dans l’eau.

Toujours selon les résultats de l’étude de Bayer, le désherbage thermique à infrarouge est la technique la plus impactante sur les douze indicateurs environnementaux en raison de la consommation de Gpl nécessaire pour cette technique. La technique à eau chaude est quant à elle la plus impactante de toutes les autres sur la toxicité humaine en raison de l’énergie nécessaire pour chauffer l’eau et des dégagements de benzène.  

L’étude présentée par Bayer repose sur l’analyse de cycle de vie (Acv) des différentes techniques de désherbages.

Parmi les douze indicateurs d’impacts, citons le réchauffement climatique, l’épuisement des ressources naturelles, la consommation des ressources en eau, la consommation globale d’énergie, l’acidification, l’oxydation pétrochimique, la toxicité humaine ou encore l’écotoxicité des milieux terrestres.

Un cycle de vie recense l’ensemble des consommations et des rejets de produits et de matières lors de l’inventaire de chacune des techniques employées (1).

Les résultats obtenus par Bayer sont propres aux techniques de désherbage des parcs, des allées et des chemins. Toutefois, ils remettent en question certaines certitudes sur les techniques de désherbage traditionnel.

Appliquée au secteur des grandes cultures, l’analyse des indicateurs d’impacts environnementaux par la méthode Acv des exploitations bio ou autonomes en agro-carburants pourraient éventuellement montrer que ces pratiques culturales ne sont pas aussi bénéfiques pour préserver l’environnement qu’il est souvent convenu d’admettre.

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