De nouvelles menaces sur l’agriculture de subsistance


(© Terre-net Média)
Les bourses se sont effondrées, pas les prix des terres. Au contraire, avec 9 milliards d’êtres humains à nourrir d'ici 2050, l’agriculture est un secteur porteur, rentable et plein d'avenir. Sinon comment expliquer la précipitation de certains pays émergents, de fonds de pension et de groupes privés pour acquérir des propriétés foncières dans des pays tiers?

Chaque semaine, la presse relate des exemples de contrats signés portant sur des milliers d’hectares. Récemment la Corée du sud sur l’île de Madagascar portant sur 1,3 million d’hectares.
L’Ong Grain (1) a dressé une liste des pays et des groupes qui ont déjà réalisé des opérations foncières (pour en connaitre la liste, cliquer ici). 

Attirer des capitaux extérieurs pour investir dans l’agriculture est utile à condition que les investissements réalisés profitent aux paysans locaux en contribuant au développement de l’agriculture de subsistance.

Ces investissements contribueraient alors à réduire la malnutrition en renforçant la souveraineté alimentaire des populations locales par ailleurs davantage à l’abri des spéculations sur les prix des produits alimentaires telles que nous les avons connues ces derniers mois.

Un phénomène qui ne profite pas aux populations locales

Mais le phénomène observé prend une toute autre dimension. Il a été récemment dénoncé par les ministres français de l’agriculture et de la coopération car il ne protège pas les populations locales.

La Fao parle d’une forme de néocolonialisme. Le risque sous entendu étant que les investisseurs privés soient prêts à affamer les populations autochtones ou tout au moins à les maintenir dans un état de sous développement pour pouvoir nourrir les populations des pays émergents au pouvoir d’achat croissant.

Dans son rapport publié le mois dernier, l’Ong Grain tient en préambule les propos suivants : «La synergie actuelle entre la crise alimentaire et la crise financière a déclenché un nouvel « accaparement des terres » au niveau mondial. D’un côté, des gouvernements préoccupés par l’insécurité alimentaire qui recourent à des importations pour nourrir leurs populations s'emparent de vastes territoires agricoles à l’étranger pour assurer leur propre production alimentaire offshore. De l’autre, des sociétés agro-alimentaires et des investisseurs privés, affamés de profits dans un contexte d’aggravation de la crise financière, voient dans les investissements dans des terres agricoles à l’étranger une source de revenus importante et nouvelle.

De ce fait, des terres agricoles fertiles sont de plus en plus privatisées et concentrées. Si elle devait rester incontrôlée, cette main basse sur les terres à l’échelle planétaire pourrait sonner le glas des petites exploitations agricoles et des moyens de subsistance ruraux dans bien des régions du monde. »

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