Cultiver, c'est aussi discuter et échanger

Un agriculteur conventionnel possède une grande diversité d’itinéraires techniques possibles, ce qui est plus restreint dans le cas d’un producteur bio. La lutte contre les adventices résulte pour lui d’une réflexion complexe. Il prend ainsi en compte des objectifs économiques, de l’estimation du temps disponible, mais aussi des cultures des années suivantes, des conditions météorologiques. La question principale est donc « quand et avec quel moyen peut-il détruire une espèce d’adventice à un coût limité et une efficacité maximum ? »


"Avant le conseil agronomique consistait souvent
à prescrire à un problème d'adventice un herbicide"
(© LG, Terre-net Média)

La nouvelle législation restreint le moyen le plus utilisé : les herbicides. Un réaménagement complet des pratiques est donc nécessaire. Les manières et les conditions de changement « résident certes dans le savoir agronomique, mais aussi dans une étude plus sociologique », ont expliqué Pierre Morlon (agronome) et Claude Campagnonne (sociologue) de l’Inra de Dijon.

Le dialogue permet le transfert de connaissances

Cette dernière permettrait ainsi de mieux appréhender les réseaux, les échanges d’information et donc les modifications de comportement par rapport aux pratiques. L’objectif étant encore de « mettre en perspective les approches agronomiques et sociologiques, afin de mieux comprendre le raisonnement des agriculteurs sur l’orientation de leurs pratiques », selon Pierre Morlon.

Dépendantes de la densité des relations entre agriculteurs d’une part, elles sont aussi fonction des conseils techniques dont ils disposent. L’appel aux conseils est cependant plus fréquent chez les agriculteurs possédant un degré élevé de formation.

Le changement de pratique est également très lié au réseau, d’après les études


"Lier approche agronomique et sociologique permettrait
une meilleure compréhension des manières
et des conditions de changements des pratiques culturales"
a déclaré Pierre Morlon (© LG, Terre-net Média)

Autrement dit, les individus constituant le cœur du groupe sont les initiateurs des modifications effectuées concernant les pratiques culturales. En revanche, le travail du sol, historiquement considéré comme moins noble est généralement plus développé par les agriculteurs isolés du groupe. Ce qui signifie donc que les améliorations techniques en travail du sol sont apportées par des individus excentrés du groupe, ont expliqué Pierre Morlon et Claude Campagnonne.

Les études montrent qu’au final chaque agriculteur est spécialiste d’un domaine, et qu’aucun n’est détenteur « du savoir agricole ». Les échanges sont réalisés en fonction des besoins et les différents liens permettent de diversifier le conseil.

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