Un département français a été rayé de la carte en douze ans. Selon une étude d’Agreste portant sur l’artificialisation des terres cultivées et des forêts, 410.000 hectares, à 80% d’origine agricole, ont été consacrés à l’habitat individuel de 1992 à 2004. En fait seuls 25% de ces hectares ont été construits. La moitié est convertie en pelouse et le dernier quart en allées et en parking ! « En comparaison, l’habitat collectif utilise le tiers de ses espaces pour le bâti. Et pour un plus grand nombre de personnes », tient à préciser l’auteur de l’étude (1).
La convoitise des couronnes périurbaines renforce le mitage mais aussi la disparition des meilleures terres agricoles.
C’est en zone rurale où la consommation est proportionnellement la plus importante : 540.000ha artificialisés sur 1992-2004 pour une croissance de la population de +1,8% contre +3,4% en moyenne nationale.
Ceci dit, le phénomène n’est pas nouveau puisque les 13,4 millions de ruraux dénombrés en 1992, c’est à dire moins d’un quart de la population française, consommaient déjà un tiers de l’espace consacré à l’habitat individuel sur l’ensemble de la France.
L’artificialisation n’est pas sans poser de problèmes écologiques et environnementauxD’après l’étude d’Agreste, « l’artificialisation est une des menaces de la biodiversité en détruisant des habitats naturels. Elle réduit aussi à terme la production agricole en la privant de quelques unes de ses meilleures terres, situées à proximité des zones les plus peuplées. Elle concerne ainsi les pôles urbains et leur couronne périurbaine, mais aussi les zones rurales où se développe le mitage des paysages ». |
Son développement depuis 1992 traduit à la fois l’augmentation de la population nationale, une rurbanisation et une aspiration à la maison individuelle des populations logées en habitat collectif. Ce qui conduit immanquablement à une migration de la population des pôles urbains vers les zones rurales et surtout vers les couronnes périurbaines. Autrement dit vers des zones où il y a encore de la place sans être trop éloignées du lieu de travail (pour les cadres en particulier).
L’accroissement du réseau routier (148.000ha), des infrastructures sportives (74.000ha) et des zones industrielles (33.000ha) sont les trois postes d’artificialisation les plus importants après l’habitat individuel. Ils accompagnent le phénomène de migration de la population hors des pôles urbains et contribue à l’amélioration du cadre de vie des ruraux.
L’étude d’Agreste confirme les résultats des travaux menés par la Fnsafer qui s’inquiète régulièrement de l’artificialisation importante des terres agricoles. Elle est en France deux fois plus importante qu’en Allemagne !
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