![]() La recherche concerne à la fois les phytos et les semences (© Terre-net Média) |
« On compte sur l’innovation pour produire plus et mieux » affirme Jean-Marc Bournigal, directeur de la Dgal (direction générale de l’alimentation). Mais « comment mieux faire accepter ces innovations ? » s’interroge-t-il en parlant de la polémique (ou scandale) autour Ogm, des traitements par radiations, des biotechnologies, etc. « Nous avons une difficulté à transmettre (aux autorités, au grand public, ndlr) l’innovation. Les gens ne voient que les risques » déplore-t-il. « Il nous faut les présenter différemment » insiste Jean-Marc Bournigal en insistant sur la communication. Objectif : mieux préparer l’environnement agricole à utiliser les innovations en toute transparence.
« Les gens ne voient que les risques »
C’est pourquoi, comme Denis Tardit le rappelle « il faut arrêter d’opposer les technologies » en parlant des produits phytosanitaires et les progrès de la sélection variétale par exemple. « La recherche n’est pas que phytosanitaire, elle est à la fois phytosanitaire et semences. L’avenir passera par l’alternance entre produits phytosanitaires et technologies » estime Denis Tardit, en considérant que durant le Grenelle de l’environnement une certaine opposition entre ces deux outils s’est faite ressentir. « Il faut parler de l’utilité des technologies au grand public » conclut-il.
« La révolution de ces dernières années, c’est la transgénèse et la génomique » affirme Daniel Segonds du Gnis. Aujourd’hui « tout le monde attend la résistance à la sécheresse » déclare-t-il, en ajoutant que deux groupes de semenciers auraient identifié de deux manières différentes - l’un par la génomique et l’autre par l’observation - un gène, une plante résistante à la sécheresse. « Nous avec Biogemma, nous avons abordé les deux pistes. Alors si vous voulez que nous répondions à vos objectifs, il nous faut tous les outils (et surtout autorisation, ndlr). En Europe, nous n’avons pas accès à la transgénèse. C’est mal parti ! » dit-il en considérant que nous prenons un retard immense. « Les chercheurs sont obligés de se délocaliser pour pouvoir faire leurs recherches. Les variétés sont développées et adaptées aux Etats-Unis, et nous perdons 5 ans pour l’adapter en France » s’exclame-t-il.
Il semblerait que le temps soit venu, au niveau français, comme au niveau européen que la question des Ogm soit réellement ouverte. Cette remarque semble faire écho durant ce sommet. A quand un débat public ?